Le parquet de Nanterre a ouvert une enquête préliminaire, notamment pour "violation du secret professionnel" et recel, après la saisie de documents policiers en février au siège du Front national, a appris mercredi l'AFP de sources concordantes.
Le parquet a indiqué à l'AFP avoir ouvert le 8 mars une enquête pour "violation du secret professionnel, détournement de données à caractère personnel contenues dans un fichier informatique, et recel", "contre X".
Ces investigations se rapportent à "des documents saisis par l'OCLCIFF", l'Office anticorruption de la police judiciaire, "le 20 février dans le bureau de Nicolas Lesage", directeur de cabinet de Marine Le Pen, a ajouté le parquet, sans donner davantage de précisions.
L'OCLCIFF avait perquisitionné le 20 février le siège du FN à Nanterre (Hauts-de-Seine) dans le cadre de l'affaire des soupçons d'emplois fictifs d'assistants du parti d'extrême droite au Parlement européen.
Selon une source proche du dossier, les policiers avaient alors saisi dans le bureau de Nicolas Lesage une fiche issue du Fichier des personnes recherchées (FPR) ainsi que la copie papier d'un email envoyé par un CRS anciennement frontiste, Didier Chabaillé, à une adresse mail correspondant à Wallerand de Saint-Just, trésorier du FN.
Daté du 17 novembre 2015, quatre jours après les attentats jihadistes de Paris et Saint-Denis, cet email titré "Important / Pour info" transmettait le compte-rendu d'une réunion de direction de la Préfecture de police de Paris (PP) le 14 novembre 2015, a décrit cette source, sans en préciser la teneur.
"La fiche FPR, ça m'étonnerait, je ne sais pas pourquoi j'aurais fait ça. Le compte-rendu de la réunion à la PP, ça ne me dit rien, je suis aux CRS", a réagi auprès de l'AFP Dider Chabaillé, ancien candidat FN aux municipales de 2014 dans le XXe arrondissement de Paris.
"Ça ne me dit rien", a commenté Wallerand de Saint-Just, précisant ne plus avoir vu Didier Chabaillé, qui a quitté le parti "quelques mois après les municipales", depuis 2015.
"Nous recevons très régulièrement des courriers anonymes, ou des courriels, contenant des informations de ce genre, comme toutes les formations politiques, sans doute. Et comme de nombreux journalistes", a affirmé pour sa part Nicolas Lesage, expliquant ne pas être au courant de cette enquête. Les partis politiques "exercent leur activité librement, conformément à l'article 4 de la Constitution", a-t-il insisté.