En Afrique de l’Est, Macron appelle à placer l’environnement au cœur de l’économie

En Afrique de l’Est, Macron appelle à placer l’environnement au cœur de l’économie

Plaidoyer pour le climat, alternative aux investissements chinois, partenariats universitaires: Emmanuel Macron a défendu en Afrique de l'Est la...
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Par Laurence BENHAMOU

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Plaidoyer pour le climat, alternative aux investissements chinois, partenariats universitaires: Emmanuel Macron a défendu en Afrique de l'Est la place singulière que la France veut occuper dans cette région courtisée par les grandes puissances.

Au terme d'un périple de trois jours qui l'a conduit à Djibouti, Addis Abeba et Nairobi, le président français a coprésidé jeudi le "One Planet Summit" et appelé à placer l'environnement au coeur des choix économiques.

Son engagement pour le climat va de pair avec la promesse de "partenariats respectueux" avec les pays de la région, contrairement à ceux qui menaceraient la souveraineté des Etats. Une critique aux investissements chinois à grande échelle en Afrique de l'Est.

La Chine finance de grands projets d'infrastructure en obtenant en contrepartie une influence prépondérante dans les futurs équipements et même la possibilité à terme de prendre le contrôle de ports, voies ferrées, autoroutes...

"C'est une bonne chose que la Chine participe au développement de nombreux pays, mais je crois à l'esprit d'équilibre, de réciprocité. Les équilibres supposent le respect des souverainetés, des peuples", a averti prudemment le chef de l'État, à dix jours de la visite en France du président chinois Xi Jinping.

Jeudi, il a formulé une nouvelle attaque voilée lors du "One Planet Summit", s'en prenant aux centrales à charbon construites par la Chine en Afrique : "Tous ceux qui vous disent qu'il faut de grands réseaux centralisés, des grandes centrales à charbon, vous mentent et vous conduisent vers le pire, ce n'est pas le bon modèle pour l'énergie en Afrique".

- 'Diplomatie culturelle' -

Le président français a également annoncé la conclusion d'accords commerciaux et culturels, comme au Kenya, pour la première visite d'Etat d'un président français dans ce pays, locomotive économique de l'Afrique de l'Est.

Le président Emmanuel Macron (g) et Marina Kra Affoua (c), membre de l'association ivoirienne
Le président Emmanuel Macron (g) et Marina Kra Affoua (c), membre de l'association ivoirienne "Solar mamas", le 14 mars 2019 à Nairobi, au Kenya
AFP

A Nairobi, il a annoncé notamment un contrat d'1,6 milliard d'euros sur 30 ans pour le groupe français Vinci pour construire et exploiter une autoroute au nord de la capitale ainsi qu'un projet de navette entre le centre-ville et l'aéroport.

Côté militaire, mardi à Djibouti, sur une des routes maritimes les plus empruntées au monde, M. Macron a visité la plus importante base française à l'étranger dont il a souligné l'importance stratégique.

En Ethiopie, il a promis de financer et accompagner le travail de protection des églises rupestres de Lalibela, un joyau menacé inscrit au patrimoine mondial. Un modèle de la "diplomatie culturelle à laquelle je crois", a dit M. Macron.

Il a également annoncé un accord-cadre de défense avec l'Ethiopie, en particulier pour la mise en place d'une marine dans ce pays qui n'a pas accès à la mer et évoqué des ventes d'Airbus à ce pays endeuillé par le crash d'un Boeing 737 MAX dimanche, désormais banni du ciel aérien mondial.

Le président français a aussi insisté jeudi, lors d'un échange à l'Université de Nairobi, sur l'importance des partenariats académiques pour établir des échanges à long terme entre la France et l'Afrique. Avec notamment un partenariat entre Sciences-Po et l'université kényane Strathmore et l'implantation au Kenya de l'école de jeux vidéos Rubika.

"Je ne crois ni au camp des désespérés ni au camp des cyniques. Je suis dans le camp des déterminés. Il faut remettre au cœur de l'économie de marché la place de l'environnement et de la biodiversité", a enfin lancé M. Macron à la clôture du "One Planet Summit", qui a mobilisé grandes entreprises et institutions, et qu'il a coprésidé avec son homologue kényan Uhuru Kenyatta.

Il a annoncé une hausse de la contribution française aux projets de l'Alliance Solaire internationale et, alors qu'il est accusé en France de manquer d'ambition écologique, promis des aides à la mobilité dans l'Hexagone.

"Lutter contre le changement climatique c'est changer d'habitudes. C’est très compliqué de changer d'habitude, les gens détestent ça", a-t-il souri, un clin d'oeil au mouvement des "gilets jaunes", né de la contestation des taxes sur le carburant.

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