En 2018, plus de 3500 étudiants en France portent un projet d’entreprise

En 2018, plus de 3500 étudiants en France portent un projet d’entreprise

3576 étudiants sont des entrepreneurs et un statut leur est même dévolu depuis 2014. Une tendance de fond, qui n'est pas synonyme de réussite. Rencontre avec Viktor à Lille qui a imaginé un collier connecté pour vaches.
Public Sénat

Par Adrien BAGET

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Parfois la périphérie de Lille prend des aires de Silicon Valley. L’incubateur d’entreprise de la faculté de Lille permet à de jeunes diplômés de fonder leur propre entreprise. Viktor Toldov est l’un d’entre eux. Étudiant franco-russe de 27 ans, Viktor diplômé en télécommunications s'est lancé dans l’aventure alors qu’il préparait son doctorat sur les objets connectés : « jamais je n'aurais imaginé il y a 10 ans de créer une entreprise en France mon cursus m'a offert des opportunités grâce ». Une vie de jeune patron qui demande des sacrifices : «  le manque de temps, de sommeil et pas beaucoup de loisirs pour soi (…) si j'avais choisi d’être salarié je pourrais rentrer à la maison plus tôt et avoir un meilleur salaire ».

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L’aventure Lituus

Déposer des statuts, poser des appels d’offres, analyser la viabilité du projet… le travail ne manque pas pour Viktor et Roman son associé qui ont crée leur entreprise " Lituus". Il s’agit de développer sur le marché agricole des colliers électroniques pour les vaches, ce qui permettrait aux agriculteurs de surveiller à distance les comportements de leurs bêtes et leur santé. Dans leur projet, Ils sont aidés par les différents professeurs de l’incubateur de Lille, une aide indispensable selon eux quand on part de zéro : « Pour l'accès aux réseaux et connaître les bonnes personnes dans ce domaine et être mis en relation ». Pour David Caron chargé d’affaires au sein de l‘incubateur de l’université de Lille, « Que le projet d’entreprise se concrétise ou non, cela ne sera pas un échec (…), car pour la personne qui s’est lancée dans l’aventure ce n’est que du positif qui pourra être valorisé par la suite sur un circuit du monde du travail plus traditionnel ». Seul l’avenir dira s’ils ont réussi ou non, en attendant ils espèrent continuer à développer leur projet et à embaucher six personnes d’ici la fin de l’année.

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Procès de l'assassinat de Samuel Paty : tous les accusés ont été reconnus coupables

Les deux amis de l’assassin du professeur Samuel Paty, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, ont été reconnus coupables de complicité d’assassinat et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle. Le verdict a été accueilli par des cris et des pleurs de la part de la famille de Naïm Boudaoud, âgé de 22 ans. « Ce soir, c’est la République qui a gagné », s’est félicité Thibault de Montbrial, avocat de Mickaëlle Paty, une des sœurs du professeur assassiné. La cour a également déclaré coupables d’association de malfaiteurs terroriste les deux auteurs de la « campagne de haine « qui ont fait de Samuel Paty une « cible » : Brahim Chnina, 52 ans et le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, 65 ans, ont écopé respectivement de 13 et 15 ans de réclusion criminelle. « J’ai compris que vous avez fait de la politique, pas de la justice », s’est exclamé depuis son box Abdelhakim Sefrioui avant d’être sèchement interrompu par le président, tandis que la famille de Brahim Chnina, très nombreuse sur les bancs du public, éclatait en sanglots et cris de désespoir. Vincent Brengarth, un des avocats d’Abdelhakim Sefrioui, a annoncé aussitôt que son client faisait appel de sa condamnation. Ouadie Elhamamouchi, autre avocat du prédicateur, a estimé que son client était désormais « un prisonnier politique ». « Je me désolidarise de ces propos-là », a cependant nuancé Me Brengarth, montrant des failles dans la défense du prédicateur. Avocat de la compagne de Samuel Paty et de leur fils, présent à l’audience, Francis Szpiner s’est félicité d’un « verdict équilibré ». Le fils de Samuel Paty, âgé seulement de 9 ans, a compris que « justice a été rendue pour son père », a-t-il ajouté. Si le quantum des peines n’est pas très différent de ce que réclamait le parquet, la cour présidée par Franck Zientara a choisi de maintenir l’infraction de « complicité » pour les deux amis d’Abdoullakh Anzorov, un islamiste radical tchétchène de 18 ans, abattu par la police peu après son acte. Les quatre autres accusés, dont une femme, appartenant à la « jihadosphère » qui était en contact avec Anzorov sur les réseaux sociaux, ont également tous été condamnés à des peines de prison ferme ou avec sursis. Pour deux d’entre eux (Ismaël Gamaev et Louqmane Ingar) la cour a retenu l’association de malfaiteurs terroriste tandis qu’elle a déclaré coupable Priscilla Mangel de provocation au terrorisme et Yusuf Cinar d’apologie du terrorisme. La veille de l’attentat, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov avaient accompagné Anzorov à Rouen pour y acheter un couteau (pas celui qui a servi à décapiter Samuel Paty) qui sera retrouvé sur la scène de crime. A l’audience, Boudaoud et Epsirkhanov ont répété qu’Anzorov leur avait expliqué que ce couteau était « un cadeau » pour son grand-père. Le jour de l’attentat, le 16 octobre 2020, Boudaoud, le seul sachant conduire, avait accompagné le tueur dans un magasin de pistolets airsoft puis l’avait déposé à proximité du collège où enseignait Samuel Paty. « Volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers » Les deux jeunes gens « avaient conscience de la radicalité » d’Anzorov et qu’il « avait la volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers », a estimé la cour. Cependant, a souligné le président Zientara, « il n’est pas démontré que (les deux jeunes gens) étaient avisés de l’intention d’Anzorov de donner la mort à Samuel Paty ». Les magistrats du Pnat avaient requis 14 ans de réclusion assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Boudaoud et 16 ans de réclusion également assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Epsirkhanov. La cour n’a cependant pas retenu la période de sûreté des deux tiers à leur encontre. Brahim Chnina, père de la collégienne qui a menti en accusant le professeur d’avoir discriminé les élèves musulmans de sa classe lors d’un cours sur la liberté d’expression où il a présenté une caricature de Mahomet, avait lui posté des messages et une vidéo hostile au professeur dès le 7 octobre. Quant à Abdelhakim Sefrioui, fondateur de l’association (aujourd’hui dissoute) pro-Hamas « Collectif Cheikh-Yassine », il avait qualifié Samuel Paty de « voyou » dans une autre vidéo. Mais rien ne prouve qu’Anzorov avait vu la vidéo d’Abdelhakim Sefrioui, avaient mis en avant ses avocats, ajoutant que leur client n’avait pas rencontré l’assassin de Samuel Paty. « La cour a considéré que (MM. Chnina et Sefrioui) avaient préparé les conditions d’un passage à l’acte terroriste », a indiqué M. Zientara. (Avec AFP)

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