Il s’est fait désirer... Finalement, sous les coups de 22h15, Emmanuel Macron est apparu sur la scène installée porte de Versailles, à Paris. Tout sourire, au bras de sa femme Brigitte, le candidat d’En Marche a longuement savouré cette victoire au premier tour face à Marine Le Pen qui devrait lui offrir un tapis rouge pour l’Elysée, à en croire les derniers sondages. « Notre pays (…) a décidé de me porter en tête du premier tour de ce scrutin » s’est-il réjoui devant son public. « Je mesure l’honneur et l’insigne responsabilité qui me revient. Je veux ici saluer les autres candidats présents au premier tour. Je remercie Benoit Hamon et François Fillon d’avoir appelé à voter en ma faveur au second tour. »
« En une année, nous avons changé le visage de la vie politique française » a-t-il poursuivi. « Le sentiment profond, organique, millénaire qui a toujours porté notre patrie l’ont emporté ce soir. »
Il s’est d’abord adressé à ses plus proches partisans. « Depuis un an, vous avez pris votre part du destin national (…) Ce soir, je vous le dois et je le sais (…) restez les courageux exigeants que vous êtes. »
« Dès ce soir, je me dois d’aller au-delà et de rassembler les Français » poursuit le grand vainqueur de la soirée en remerciant les « millions de Français » qui ont voté pour lui. « J’en mesure la charge et c’est, ce soir, une joie grave, lucide, qui m’habite. En votre nom, je porterai l’exigence de l’optimisme et la voie de l’espoir que nous voulons. »
« J’ai entendu ces derniers mois, et encore aujourd’hui, les doutes, les peurs du peuple de France, sa volonté de changement » avance l’ancien ministre. « Ce sont celles-ci qui ont conduit (la France) à écarter des responsabilités les deux grands partis qui l'ont gouverné depuis 30 ans. » Désormais, il souhaite « rassembler les Français. Je sais vos attentes. Je souhaite, dans 15 jours, devenir votre président. Le président des patriotes face à la menace des nationalistes. »
« Le défi, à partir de ce soir, n’est pas d’aller voter contre qui que ce soit. Le défi est de décider de rompre jusqu’au bout, avec le système qui a été incapable de répondre aux problèmes de notre pays » poursuit-il. Il a surtout appelé les électeurs déçus de le rejoindre pour une « majorité parlementaire. » Et de conclure : « il n’y a pas plusieurs France, il n’y en a qu’une : la France des patriotes. La tâche sera immense. Je suis prêt. »