Emmanuel Macron : « Rien n’est joué »

Emmanuel Macron : « Rien n’est joué »

Arrivé en tête du premier tour avec 27,6 % des voix, le chef de l’Etat entend mettre « toutes ses forces » dans la bataille, face à Marine Le Pen. Contre « l’international des populistes et des xénophobes », il défend « un projet de progrès, d’ouverture ».
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Arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle, avec 27,6 % des voix, Emmanuel Macron a été le dernier à prendre la parole, lors de la soirée électorale. Il se retrouve, comme en 2017, face à Marine Le Pen, qui rassemble 23 % des voix. Mais ce n’est pas le même second tour qui se joue. Il s’annonce beaucoup plus serré.

Face à ce second tour incertain, Emmanuel Macron appelle à la mobilisation. « Ne nous trompons pas, rien n’est joué et le débat que nous aurons dans les 15 jours à venir est décisif pour notre pays et pour l’Europe », lance le chef de l’Etat, devant ses soutiens rassemblés à la Porte de Versailles, à Paris. « Je mettrai toutes mes forces pour convaincre chacun que le seul projet pour le pouvoir d’achat, c’est le nôtre. Que le seul projet crédible contre la vie chère, c’est le nôtre. Que le seul projet des travailleurs, de tous ceux qui sont au bord du chemin, c’est le nôtre. Que le seul projet de la France et de l’Europe, c’est le nôtre », soutient le chef de l’Etat, défenseur d’« un projet de progrès, d’ouverture ».

« Plus rien ne doit être comme avant »

Contre « l’international des populistes et des xénophobes », Emmanuel Macron joue la France unie, « nous tous, quelles que soient nos religions, nos territoires », « quelles que soient nos opinions et nos croyances ». Il veut « une France qui lutte résolument contre le séparatisme islamiste, mais qui par la laïcité, permet à chacun de croire ou de ne pas croire, d’exercer son culte ». Une France qui « relève le défi climatique » avec « la planification écologique », une France « indépendante, parce que forte sur le plan scientifique, technologique et militaire, agricole et culture ».

« Dans ce moment décisif pour l’avenir de la nation, plus rien ne doit être comme avant. C’est pourquoi je souhaite tendre la main à tous ceux qui veulent travailler pour la France. Je suis prêt à inventer quelque chose de nouveau, pour rassembler les convictions et les sensibilités afin de bâtir avec eux une action commune au service de notre nation », lance Emmanuel Macron, laissant la porte ouverte à une forme d’union nationale.

Ce soir, il esquisse aussi le grand parti démocrate qu’il pourrait rassembler toutes les composantes de la macronie. Il « appelle tous ceux qui, depuis 6 ans et jusqu’à ce soir, se sont engagés à (ses) côtés, à transcender leurs différences pour se rassembler dans un grand mouvement d’unité pour notre pays ».

« J’invite solennellement nos concitoyens, quelles que soient leurs sensibilités et leur choix au premier tour, à nous rejoindre »

Mais ses soutiens ne seront pas suffisants. Alors qu’Emmanuel Macron aura besoin de toutes les voix, de gauche, comme celles de la candidate LR Valérie Pécresse, qui a annoncé voter pour lui « pour empêcher l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen et le chaos qui en résulterait », le candidat a fait applaudir tous les candidats éliminés, en les citant tous un à un, y compris Eric Zemmour.

« J’invite solennellement nos concitoyens, quelles que soient leurs sensibilités et leur choix au premier tour, à nous rejoindre », dit-il. Le candidat « remercie Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Valérie Pécresse et Fabien Roussel, qui m’ont dès ce soir apporté leurs soutiens », affirme Emmanuel Macron, quitte à exagérer le trait. « Certains le feront pour faire barrage à l’extrême droite. Et je suis pleinement conscient que cela ne vaudra pas soutien du projet que je porte », reconnaît le candidat. « Je sais que c’est le choix fait par Jean-Luc Mélenchon », ajoute Emmanuel Macron, alors que le candidat LFI a appelé à ne « pas donner une seule voix à Madame Le Pen », sans pour autant appeler à voter Macron.

Reste que si Emmanuel Macron répète son slogan « nous tous », c’est bien le « tout sauf Macron » qui peut menacer le chef de l’Etat pour le second tour. Son appel à la mobilisation n’est pas une formule pour le Président sortant. C’est une nécessité.

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