Error 404. C’est peu ou prou le message reçu par des millions d’élèves mardi lors de leur tentative pour se connecter à la plateforme des cours en distanciel. Résultat, l’opposition accuse l’Education nationale de ne pas s’être assez bien préparée, quand le ministre Jean-Michel Blanquer rejetait dans un premier temps la responsabilité sur OVH, l’hébergeur des serveurs, qui a démenti dans un communiqué cinglant. Interpellé sur l’origine de ces bugs à deux reprises lors des questions d’actualité au gouvernement ce mercredi au Sénat, Jean-Michel Blanquer a défendu ses troupes.
D’abord à la suite d’une question du président centriste de la commission de la Culture, Laurent Lafon, le ministre est revenu sur ses propos de la veille. « Je n’ai aucunement pointé OVH, j’ai juste dit hier que les premiers éléments que nous avions montraient que le fameux incendie avait eu des conséquences indirectes sur tout cela et c’est vrai parce que le report sur les différents opérateurs, fait que certains n’ont pas la puissance technique pour suivre. Ce n’est pas de la compétence de l’Education nationale ! », s’est-il exclamé une première fois. Renvoyant par là même le flot des critiques : « Certains qui sont prompts à mettre les responsabilités sur l’Education nationale doivent surtout nous expliquer ce qu’il s’est passé ! »
Ensuite, après une question plus incisive du sénateur LR Ronan Le Gleut, Jean-Michel Blanquer a haussé le ton. « Vous choisissez un ton polémique sur un sujet technique, c’est votre droit ! Votre petite boutade sur les cyber-attaques russes montre à quel point vous ignorez le sujet ! Des attaques russes il y en a en permanence sur des sujets anodins ! Donc si vous ne savez pas ça, vous ignorez le reste ! », a-t-il sèchement rétorqué, ajoutant que « tous les pays du monde sont menacés » par ce type d’attaques.
Certes, « il y a eu des problèmes de tuyaux l’année dernière, mais ça s’est réglé après un jour ou deux », a-t-il assuré. « Toutes les enquêtes montrent un taux de satisfaction de 75 % des parents. Bien sûr il y a eu des imperfections, il y a eu des choses qui n’ont pas marché, mais c’est totalement anti-patriotique que de nier ce qu’il s’est passé de positif à ce moment-là ! », a-t-il poursuivi.
Quant à la critique de l’impréparation, le ministre l’a une nouvelle fois balayée. « C’est une insulte aux enseignants qui étaient tous prêts hier ! Ce qui n’a pas marché ce sont les ‘tuyaux’. Ils ne sont pas de la compétence de l’Education nationale ! Cela relève des régions et des départements », a-t-il rejeté. Avant d’expliquer : « La semaine dernière les collectivités locales nous ont dit qu’elles étaient prêtes, certaines l’étaient. Ça n’a pas été le cas pour une partie du pays, c’est en train d’être réparé et j’ai bonne confiance pour que ça se rétablisse aujourd’hui, demain et après-demain ». Et de marteler : « l’Education nationale a énormément travaillé depuis un an ! ». Pas de quoi satisfaire Ronan Le Gleut : « Votre réponse ne convainc personne ! »