Bruno Retailleau refuse de parler d’erreur, mais reconnaît que son tweet du 13 janvier a été « un peu rapide ». Alors qu’un accord était sur le point de se dessiner entre députés et sénateurs, en commission mixte paritaire, le président du groupe LR au Sénat s’est empressé de publier un tweet victorieux, avant même la fin des négociations parlementaires (relire notre article). « La CMP sur le passe vaccinal a donné raison au Sénat, c’est la victoire du bon sens. Les sénateurs ont obtenu de nombreuses clarifications et simplifications. Le passe est destiné à protéger les Français et à rien d’autre… N’en déplaise à Emmanuel Macron », avait-il envoyé sur le réseau social.
Scandalisée, la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale avait décidé de mettre fin à la CMP. « La majorité sénatoriale piétine nos institutions et provoque l’échec de la CMP », avait réagi présidente de la commission des lois de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet (LREM), quand le président du groupe majoritaire, Christophe Castaner, évoquait un « mépris inacceptable ». L’épisode a en tout cas rallongé la navette parlementaire sur un projet de loi jugé urgent par l’exécutif.
Interrogé sur notre antenne, ce 15 janvier, avant la reprise de l’examen des articles du projet de loi, Bruno Retailleau a renvoyé la responsabilité de l’échec de la CMP aux députés LREM. « La belle affaire d’un tweet qui arrive quelques minutes plus tôt […] C’est totalement disproportionné parce qu’on était en train de trouver un accord. Il y a un tweet d’un côté, un peu rapide bien sûr, et de l’autre côté, il y a une urgence sanitaire. Je trouve que c’est un prétexte politicien et rien d’autre. »