Droits des femmes : les engagements des candidats

Droits des femmes : les engagements des candidats

Déclarations, déplacements, engagements : à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, les candidats à l’élection à présidentielle se mobilisent pour cette cause.
Public Sénat

Par Guillaume Jacquot (Sujet vidéo : Mounir Soussi)

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5 min

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Pour réduire les inégalités entre les femmes et les hommes, les prétendants à l’Élysée ont chacun leurs solutions.

Emmanuel Macron et Benoît Hamon ont signé à l'occasion du 8 mars la charte du collectif Jamais Sans Elles, qui œuvre pour la promotion de la mixité hommes-femmes dans la sphère publique.


Benoît Hamon

Pour renforcer la lutte contre le sexisme, Benoît Hamon propose de créer « une brigade des discriminations » et de lancer un contre plan d’action dans les médias et les publicités. Afin de faire de l’égalité salariale une réalité, il veut « renforcer » les sanctions inscrites dans la loi. Même idée côté politique, il souhaite pénaliser « plus sévèrement » les partis qui ne respecteraient pas l’obligation de parité dans les candidatures aux législatives. Pour lui, les amendes doivent être « réellement dissuasives ».

François Fillon

Dans une vidéo diffusée mardi, François Fillon a détaillé ses mesures en faveur des femmes. « Le premier combat pour les droits des femmes que nous devons livrer, c’est le combat contre l’obscurantisme que véhicule le totalitarisme islamique », énonce le candidat des Républicains.

 Il défend notamment l’instauration d’un « accès privilégié aux crèches et aux logements sociaux », et le développement d’un « hébergement d’urgence » pour les femmes victimes de violences conjugales. Il veut punir plus sévèrement par des amendes « toutes les incivilités commises à l’égard des femmes dans l’espace public et les transports en commun ».

Sur la question des inégalités, il prévoit de renforcer les contrôles, sans aller jusqu’à un renforcement des sanctions.

Emmanuel Macron

L’ancien ministre de l’Économie s’était engagé lors de la présentation de son programme le 2 mars à faire de l’égalité femmes-hommes une grande cause nationale, en cas d’accession à l’Élysée. Sur France 2, ce mercredi, il a proposé de rendre publics les noms des entreprises qui ne respecteraient pas l’égalité salariale entre les deux sexes, et de renforcer les contrôles à travers une « systématisation des politiques de testing ». Le candidat d’En Marche prévoit également d’instaurer une parité totale en politique et dans la haute fonction publique.

Marine Le Pen

Invitée de la matinale de RTL, Marine Le Pen a lié le « recul des droits des femmes » au « fondamentalisme islamiste ». La candidate du Front national considère que « ce sont surtout les grandes entreprises » qui pratiquent l’inégalité salariale. « Il est largement temps que le travail des femmes soit payé à égalité avec celui des hommes ». Dans son neuvième point du programme, Marine Le Pen prévoit de mettre en place un plan national pour l’égalité salariale femmes-hommes et lutter contre la précarité professionnelle et sociale.

Jean-Luc Mélenchon

Dans son livre-programme l’Avenir en commun, le candidat de la France insoumise explique que la question de l’égalité salariale femmes-hommes est avant tout une « question sociale » avant d’être un sujet moral ou même sociétal. Jean-Luc Mélenchon propose d’étendre à toutes les entreprises l’obligation d’adopter un accord contre les inégalités de salaires et de carrières entre hommes et femmes, une contrainte actuellement limitée aux entreprises de plus de 50 salariés.

En cas de non respect, le candidat prévoit une augmentation des sanctions (financières et pénales), pouvant même aller jusqu’à « l’interdiction d’accès aux marchés publics ».

La France insoumise propose enfin de « revaloriser les métiers occupés majoritairement par les femmes » et de favoriser les congés parentaux de durée identique entre les deux parents.

Le chapitre de la « révolution fiscale » prévoit de mettre fin au quotient conjugal, « système patriarcal favorisant les inégalités salariales entre les femmes et les hommes ».

Nicolas Dupont-Aignan

Le candidat de Debout la France veut créer un mécanisme incitatif, à travers un « label F-H » qui permettrait un allègement de cotisations sociales pour les entreprises respectant l’égalité salariale. Toujours en milieu professionnel, Nicolas Dupont-Aignan souhaite mettre en place un droit à la formation après un congé maternité « pour faciliter les évolutions professionnelles ».

Neuf mesures sont consacrées dans son programme en réponse aux violences faites aux femmes. Comme François Fillon, le député-maire d’Yerres veut ouvrir des centres d’hébergement d’urgence. Le projet énonce également un renforcement des sanctions contre les « propos et images misogynes ». Un « vrai plan de lutte contre le harcèlement de rue » est également prévu, avec amendes et peines de prison comme ripostes. La question de l’interdiction de signes religieux dans les bâtiments publics et les entreprises est évoquée dans le programme par ces mots : « libérer les femmes des « prisons textiles ».

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