En cette journée internationale des droits des femmes, Julien Bayou ne compte pas vraiment adresser au gouvernement des bons points sur le sujet. Dans Audition publique, l’émission de Public Sénat et LCP-Assemblée nationale, en partenariat avec Le Figaro Live, le secrétaire national d’Europe Écologie Les Verts (EELV) a regretté le manque d’investissement du gouvernement dans les politiques de lutte contre les violences faites aux femmes ou dans la promotion de l’égalité professionnelle. « On tolère que cette population [les femmes, ndlr] soit insécurisée dans l’espace public et même à la maison. Et depuis qu’on le sait, on ne prend toujours pas les mesures qui s’imposent pour éloigner par exemple le conjoint prédateur, former au consentement à l’école, au collège et au lycée, dans l’administration, les policiers et les juges », a énuméré l’écologiste, présent dans le cortège parisien ce 8 mars.
Pour le numéro 1 d’EELV, la question est financière. « Tout cela a un coût, plus exactement un investissement, que le Haut conseil à l’égalité chiffrait à un milliard d’euros […] Ce gouvernement a choisi de temporiser, de tergiverser, de gagner du temps. » Julien Bayou a également considéré que le Grenelle des violences conjugales n’avait « accouché de rien ». Plus d’un an après, le constat d’un bilan mitigé est aussi exprimé par les associations. Elles regrettent pour leur part des moyens insuffisants, dans l’accompagnement social des victimes par exemple.
« Les femmes quand elles souhaitent porter plainte, elles sont mal accueillies dans les commissariats […] On a un problème de respect des femmes dans ce pays », a poursuivi Julien Bayou. Et 38 ans après la loi Yvette Roudy sur l’égalité professionnelle, le conseiller régional d’Île de France remarque que la « France ne s’est jamais vraiment donné l’ambition de le réaliser ».
Et s’agissant des postes à responsabilités, dix ans après la loi Copé-Zimmermann, Julien Bayou regrette là encore que les choses n’avancent pas assez vite. Le gouvernement est prêt à instaurer des quotas de femmes dans les instances dirigeantes des entreprises. « Pourquoi attendre », s’est exclamé l’écologiste, qui a rappelé que la proposition avait déjà été formulée le 7 mars 2020. « Le gouvernement avait l’occasion de faire voter ces avancées dans les différents projets de loi passés et ne l’a pas fait […] Cette soi-disant cause du quinquennat est complètement enterrée. »