Députés LR et LREM s’écharpent sur le projet de loi asile et immigration, en discussion à l’Assemblée nationale depuis mercredi. Réunis en convention cette semaine, les Républicains autour de Laurent Wauquiez ont adopté une ligne dure sur la question migratoire. Invité de Parlement Hebdo, le sénateur (LR) Philippe Dallier explique qu’il y a nécessité en France de « redéfinir une politique » face à un « vrai problème de maîtrise des flux migratoires ». « L’idée que le Parlement fixe des quotas me semble une bonne idée », précise le sénateur de Seine-Saint-Denis, favorable à une accélération des procédures. « Il y a des points positifs [dans ce projet de loi] et je pense que tout ce qui va dans le sens du raccourcissement du traitement des dossiers est une bonne chose, maintenant il faut que les moyens suivent. »
« Je ne dis pas que c’est une question simple à trancher »
Alors que Laurent Wauquiez propose de revenir sur les conditions d’acquisition de la nationale française par le droit du sol, en le restreignant à la « régularité du séjour des parents », Philippe Dallier estime que les parlementaires sont « tout à fait légitimes à reposer la question ». « Je ne dis pas que c’est que question simple à trancher mais en tous les cas, il faut que le débat ait lieu », précise-t-il.
En revanche, le sénateur s’est montré très réservé devant la proposition de Laurent Wauquiez d’organiser un référendum sur la politique migratoire. « J’hésite », a-t-il d’abord réagi, demandant à voir « comment seraient formulées les questions ». « Je pense que le Parlement a un rôle à jouer dans ce pays, surtout sur des sujets qui sont extrêmement sensibles »
Le patron des Républicains aimerait, lui, que les Français soient consultés sur la question suivante : « Est-ce que vous souhaitez que la France se dote de lois permettant de réduire au minimum l'immigration ?»
« Les ministres doivent répondre »
Philippe Dallier est également revenu sur l’incident de séance mercredi soir, entre la ministre Jacqueline Gourault et des députés LR. Ces derniers étaient revenus à la charge plusieurs fois pour exiger une réponse sur l'existence d'un « plan caché de 40.000 régularisations » d’étrangers en situation irrégulière, un chiffre qui avait été mentionné par un élu de la majorité dans Le Monde.
« Nous sommes dans l’opposition et nous sommes là pour poser des questions et les ministres doivent répondre », clame le sénateur. « Les parlementaires ont le droit de savoir, les Français ont le droit de savoir ».
Ce matin, sur notre antenne, l’ancienne sénatrice centriste Jacqueline Gourault a dénoncé une « volonté » de la part de la droite de « faire durer le débat ».