Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
« Droit d’ingérence climatique » : la proposition choc de Louis Bodin
Par Public Sénat
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Les couleurs du ciel n’ont pas de secret pour lui. Après plus de vingt ans, à présenter les prévisions météo à RTL puis à TF1, Louis Bodin a pu observer les conséquences du réchauffement climatique sur notre territoire, et au-delà. Il insiste sur l’importance du collectif dans la lutte pour le climat : « Quand vous êtes un météorologue vous apprenez toute suite qu’il n’y a pas de frontière, les nuages ça n’a pas de frontière, la pollution ça n’a pas de frontière, la biodiversité n’a pas de frontières, les animaux n’ont pas de frontières. C’est une notion humaine la frontière. Donc penser notre environnement demain, c’est enlever les frontières, si on ne le fait pas, on ne réglera pas le problème ».
« Ce qu’il se passe dans la forêt amazonienne aujourd’hui a une incidence sur le monde entier » Louis Bodin.
Le routeur du voilier de Florence Arthaud dans une première vie, va même plus loin et souhaite l’instauration d’un droit d’ingérence climatique : « Je mets le mot ingérence, je l’introduis moi aujourd’hui […] Je vous le parie dans dix ans ce mot-là sera évoqué parce que ce qu’il se passe dans la forêt amazonienne aujourd’hui a une incidence sur le monde entier, donc oui on veut avoir un droit de regard » soutient-il.
Une humilité envers la nature
Après un été marqué par la sécheresse, le deuxième plus chaud jamais enregistré selon Météo France, avec des températures en moyenne 2,3 °C au-dessus des températures normales, Louis Bodin révèle que ce ne sont pas les épisodes les plus extrêmes qui l’inquiètent : « C’est la petite musique de fond qu’il faut regarder, celle qui fait que de mois en mois la moyenne est toujours un peu plus élevée qu’il y a vingt ans. Ça, c’est l’expression du réchauffement climatique, de notre impact, pas les excès. Des épisodes cévenols, des coups de chaleur, des coups de froids il y en a toujours eu ».
Alors que le gouvernement appelle à la sobriété et que les cadres du parti Renaissance s’affichent en « col roulé » ou confient leurs astuces pour baisser leur consommation, Louis Bodin, lui, appelle à plus d’humilité envers la nature et au bon sens : « Réapprenons à être un peu plus modeste et à mettre moins de tension, un peu moins de pression, sur ce rapport à cette nature. […] On a oublié les choses, on veut de la chaleur, on veut du froid et hop on créé les outils parce qu’effectivement on a les technologies pour, en oubliant tout simplement le bon sens ».