Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Division de la gauche : Mennucci dénonce le « grand n’importe quoi » de certaines candidatures et défend le programme « de gouvernement » d’Hidalgo
Par Public Sénat
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Engluée dans les profondeurs du classement. Anne Hidalgo continue à stagner dans la plupart des sondages autour de 3 % des intentions de vote. Et commence même à s’affaisser dans certaines enquêtes : publié lundi, le baromètre hebdomadaire Cluster 17 pour le magazine Marianne la donne à 1,5 % des intentions de vote, ce qui la place derrière les principaux candidats de gauche. « Jusqu’où peut-elle tenir ? », interroge Le Parisien. Une question qui agace tout particulièrement Patrick Mennucci, ancien poids lourd du PS, appelé il y a quelques semaines à la rescousse pour soutenir la candidate dans sa course à l’Elysée. « Je n’entends aucun électeur de gauche se poser cette question », balaye l’ex-élu marseillais, au micro de « Bonjour chez Vous » sur Public Sénat, avant de dénoncer un « storytelling construit par la presse ».
Il estime notamment que la légitimité de la candidate se voit renforcée par les 652 parrainages déjà glanés, faisant d’elle la première personnalité de gauche à se positionner officiellement sur la ligne de départ, quand d’autres n’ont qu’« une trentaine » de signatures pour le moment. En l’occurrence : Christiane Taubira, entrée en campagne au nom du rassemblement mais qui, sans bénéficier jusqu’à présent d’un très fort effet d’entraînement, contribue aussi à l’émiettement des intentions de vote.
« Nous savons qu’avec le PS c’est faisable, parce qu’il a gouverné »
« Anne Hidalgo est la seule dans ce concert à incarner la gauche de gouvernement, assure Patrick Mennucci « Pour le reste, il s’agit d’une façon de faire de la politique qui ne prend pas en compte le réel. » L’ancien maire du 1er secteur de Marseille fustige ainsi le « grand n’importe quoi » de certains candidats. Il considère, par exemple, que la proposition de hausse du Smic portée par Anne Hidalgo est plus crédible que la revalorisation défendue par les autres postulants à l’investiture suprême. « La vérité, c’est que nous savons qu’avec le PS c’est faisable, parce qu’il a gouverné. Il y a des exemples dans l’histoire de la revalorisation des salaires par les socialistes », argue-t-il. Autre mesure qu’il défend comme un important marqueur de gauche : la limitation des écarts salariaux. « L’intérêt de cette proposition, c’est que quand le patron voudra s’augmenter, il sera obligé aussi d’augmenter ses salariés ».
Il cite encore le bilan parisien d’Anne Hidalgo, preuve selon lui des capacités de gestion de la candidate, notamment en matière de transition écologique. « On est trop dans la pudeur sur la qualité de sa gestion parisienne », regrette Patrick Mennucci. Qui, après une quarantaine d’années comme élu de la Cité phocéenne, lance à propos de la Ville Lumière : « Vivant à Paris, je considère vivre dans la ville la plus propre où je n’ai jamais vécu. »
« Vous pensez qu’en ajoutant des candidats on additionne les voix ? »
Interrogé sur l’engouement rencontré par Fabien Roussel, crédité de 3 % des intentions de vote dans les sondages, quinze ans après les 1,93 % de Marie-George Buffet, dernière candidate du PCF à la présidentielle, Patrick Mennucci veut seulement y voir une candidature de témoignage : « Il poursuit une opération de maintien du Parti communiste. » Quant aux discussions entre Christiane Taubira et Yannick Jadot, ébruitées par Politico et Le Monde ? « Les micmacs à la suite de la primaire populaire… Que voulez-vous que je commente ? Les gens se rencontrent en secret… et se font taper sur les doigts par Sandrine Rousseau parce qu’il n’y avait que des hommes dans la réunion », raille Patrick Mennucci.
À ses yeux, le rassemblement ne se fera pas à travers les personnalités, mais viendra d’abord de la base électorale. « La question centrale, ce n’est pas un accord des candidats, mais que les électeurs puissent se reconnaître dans le programme. Vous pensez qu’en ajoutant des candidats on additionne les voix ? non ! », martèle le socialiste.