C’est le nouveau combat d’Arnaud Montebourg : la préservation des abeilles. L’ancien ministre du Redressement productif au début du quinquennat de François Hollande, s’est reconverti dans l’entreprenariat et a lancé une marque de miel il y a quelques mois, « Bleu Blanc Ruche ». Un miel évidemment made in France. L’ancien socialiste, présent ce 23 février au premier jour du Salon de l’Agriculture à Paris, parle de son entreprise comme d’une « start-up apicole », spécialisée dans le « miel de repeuplement ».
« Il y a une disparition du gardien des abeilles »
Les chiffres qu’il cite sont alarmants. « Il manque 13 millions de ruches en Europe occidentale, il y a un effondrement de l’apiculture mondiale », alerte l’ancien ministre. « Il ne reste plus qu’environ 60 apiculteurs de plus de 1000 ruches en France. Vous avez une disparition progressive du gardien des abeilles que sont les apiculteurs. »
L’ancien chantre de la démondialisation, dont il avait fait sa marque de fabrique en 2011 au moment de la primaire socialiste, a pointé la responsabilité de l’agrochimie et la modification des pratiques agricoles dans cette disparition massive, mais surtout la concurrence asiatique. « Vous avez de grandes usines chimiques asiatiques qui coupent le miel avec du sirop du sucre, le vendent dix fois moins cher et mettent en faillite beaucoup d’unités de production apicoles, y compris en France », s’indigne-t-il.
« Mondialisation du miel »
Fustigeant la « mondialisation du miel », Arnaud Montebourg considère que la solution est de soutenir les apiculteurs français, en les rétribuant beaucoup plus. « La grande distribution doit changer son attitude, doit mieux payer l’apiculteur donc il faut augmenter les prix du miel », encourage-t-il.
Arnaud Montebourg, qui veut également s’investir dans la formation des apiculteurs, appelle les pouvoirs publics à davantage se mobiliser face au déclin de l’abeille. « Les responsables politiques devraient se préoccuper d’abord de tous les problèmes liés à la disparition de l’abeille parce que c’est un problème qui concerne l’humain », considère-t-il. « Notre problème c’est qu’il n’y a pas de prise de conscience suffisamment forte, on a perdu 80% des insectes en 20 ans. »