Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a jugé vendredi "choquant" qu'une dirigeante de l'Unef à Paris porte un voile islamique, assimilant ce choix à du "prosélytisme".
"Je pense effectivement que c'est choquant. Il faut montrer un modèle et on voit bien qu'il y a un combat culturel finalement au sein des jeunes musulmans", a-t-il déclaré sur BFMTV.
Une vive polémique a éclaté sur les réseaux sociaux cette semaine après la diffusion d'une vidéo montrant une dirigeante du syndicat étudiant à Paris-1 voilée, symbole pour certains d'un renoncement de l'Unef au combat laïque et féministe. Une accusation dont se défend l'organisation de jeunesse classée à gauche.
"Ma maman quand elle allait à l'église, elle mettait un voile comme quoi c'est un signe. Mais il ne faut pas que ce soit une marque de volonté identitaire, qu'on montre qu'on est différent de la société française", a-t-il ajouté, estimant que la jeune militante "semble le montrer".
Selon le ministre, "c'est du prosélytisme. On le voit bien qu'il y a un certain nombre de gens qui au travers de ces signes sont dans la provocation".
"Est-ce que finalement l'islam c'est un islam qui veut converger avec la culture française ?", s'est interrogé le ministre.
Interrogé vendredi sur France Inter, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a rappelé que "nous sommes une démocratie et bien entendu, elle a le droit d'être voilée".
"C'est la beauté de notre pays et on doit se battre pour la liberté de tous de faire des choix", a-t-il ajouté, tout en soulignant que "si une présidente de l'Unef est voilée c'est quand même un changement d'époque".
Mercredi, Marlène Schiappa, secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes, s'était dite "interpellée" mercredi par cette affaire.