« En démocratie, le peuple a toujours raison. Et certaines organisations sont mortes pour l’avoir oublié » a lancé Didier Guillaume, le président du groupe socialiste du Sénat. « Il a voulu exprimer sa lassitude, son exaspération du jeu politique tel qu’il se pratique depuis des années, routinier, caricatural. Un jeu de reflexe plutôt qu’un jeu de réflexion (…) Il est de notre responsabilité de répondre à cette exaspération, sinon, viendra bientôt le temps de la colère. »
« Ceux qui pensent pouvoir rétablir l’ancien monde n’ont pas saisi l’ampleur de ce scrutin. Mais ceux qui pensent que nous sommes à l’an 1 de la politique oublient notre histoire riche, oublient les grandes heures de notre République » poursuit-il. « Nous devons surtout être à la hauteur de cette histoire, des attentes de nos concitoyens, de la France. »
Le patron des sénateurs PS est ensuite revenu sur la promesse du président de la République de revenir une fois par an. « Chiche » lui répond Didier Guillaume. « Je prends ce Congrès comme une marque de respect. » Il déplore, en revanche, que le chef d’Etat quitte l’hémicycle avant le débat. « Nous voulons formuler une proposition de loi constitutionnelle pour que le président puisse répondre aux parlementaires » annonce-t-il.
Sur la feuille de route présentée par le président de la République, Didier Guillaume estime que les « institutions ont besoin d’être renforcées (...) mais on ne joue pas à la loterie avec nos institutions, celle-ci méritent d’être renforcées mais il faut être lucide, la crise est profonde. Il est une atmosphère, une humeur qui se répand partout et je crois que le lien démocratique peut être rétabli. »
« Attention danger, le populisme et l’antiparlementarisme ne peuvent pas être érigées en ligne de conduite dans la vie démocratique de ce pays » prévient-il. « Alors, faisons le pacte de Versailles (…) nous allons proscrire le populisme. »
Il a, par la suite, évoqué la proposition d’une dose de proportionnelle par Emmanuel Macron. « C’est une grosse dose de proportionnelle qui est nécessaire car une petite dose ne servirait à rien » a-t-il martelé. Il a enfin défendu l’existence du Sénat. « Je veux réaffirmer que le bicamérisme reste le fondement de nos institutions, (...) il est le gage de la stabilité de nos institutions » assure-t-il.