Devenir vegan, végétarien, flexitarien… comment sauter le pas en quelques étapes simples

Devenir vegan, végétarien, flexitarien… comment sauter le pas en quelques étapes simples

Aujourd'hui consommer moins de viande, devenir végétarien ou encore vegan séduit au-delà du cercle des militants. Un choix assumé pour des raisons aussi écologiques, éthiques, et de santé. Mais voilà, ce changement drastique d’alimentation fait peur. Terra Terre vous montre comment s’y mettre tout en douceur.
Public Sénat

Par Amélia Morghadi

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

En France en 2017, 0,4% de la population se revendique vegan. Ce terme, d’origine outre-Atlantique, désigne un mode de vie à part entière consistant à ne consommer aucun produit d’origine animale. En plus des végétariens, qui ne consomment ni viande, ni poisson, les vegans ne mangent pas non plus d’œufs ou de produits laitiers, et s'imposent de ne pas porter de vêtements en cuir par exemple.  Le flexitarisme, s’attache lui à faire une consommation raisonnée et écologique de la viande rouge et du poisson, en misant sur la qualité plutôt que la quantité.

S'habituer à manger végétarien à l'école

Des cantines végétariennes #TERRATERRE
02:26

 

Dans la ville de Montereau-Fault-Yonne, en Seine-et-Marne, la municipalité a  décidé de proposer systématiquement au moins un menu vegan dans les 9 cantines scolaires que compte la commune. Dans la queue du restaurant scolaire, on prend une assiette blanche si on mange de la viande, une assiette verte si on mange végétarien. Au total, 20% des repas consommés sont végétariens. Et ici, pas de risque de carences, on ne mange pas que des légumes.  « On permet de manger équilibré, avec un steak de soja, des lentilles, l’apport nutritionnel est complet » assure un des responsables de l’opération.  Yves Jégo, député (UDI) de Seine-et-Marne, avait milité pour la mise en place de ce système : « Il y a beaucoup de sujets qui se retrouvent derrière la question végétarienne. Les repas végétariens règlent aussi les questions religieuses par exemple » explique-t-il. L’objectif de la ville : donner à la future génération les clés d’une alimentation responsable.

Réduire sa consommation de viande

Consommer moins de viande #TERRATERRE
04:27

Mais on peut aussi être militant sans cesser de manger de la viande. Pour Léopoldine Charbonneaux, de l’ONG Compassion in World Farming (CIWH), le principe fondamental pour entrer dans le parcours d’un changement d’alimentation est de se positionner contre l’élevage industriel. « Il y a un réel besoin d’information pour les consommateurs » confie-t-elle. Elle regrette l’absence de labels de qualité des produits, à l’image des labels de traçabilité mis en place pour les œufs. En devenant flexitarien, nous explique la représentante de CIWH France, c'est-à-dire en privilégiant la qualité des produits d’origine animale, tout en en réduisant sa consommation, on enclenche un comportement plus éthique.

Manger vegan en restant gourmand 

Cuisiner vegan et gourmand #TERRATERRE
02:40

 

Dans l’inconscient collectif, manger végétarien ou vegan est souvent synonyme de privation, de régime, à base de tofu, de salade et de graines. Mais loin des clichés, Julie Bavant, jeune chef cuisinier, travaille chaque jour pour redonner ses lettres de noblesse aux menus sans produits d’origine animale. Elle propose, avec sa société « Veganizer », un service de traiteur vegan à domicile. « On fait la part belle aux légumes, ce sont vraiment les stars de l’assiette », s’enthousiasme cette ex-journaliste. Le tout dans une logique, locavore, c'est-à-dire en privilégiant au maximum des produits locaux.

Face au critique sur le caractère peu appétissant des plats vegans, elle a une réponse. Pour les pancakes par exemple : « Pas besoin d’œuf ni de lait de vache pour faire des pancakes, on peut utiliser plein de laits végétaux différents pour donner des goûts différents, une bonne levure et un peu de sucre et le tour est joué » Lait d’amande, lait de noisette ou d’avoine… il y a l’embarras du choix, et une variété de goûts.

Mais être vegan, c'est aussi refuser d'autres formes d'exploitation animale telle que l'abattage d'animaux pour leur fourrure ou leur peau. Le combat vegan n'est donc pas que dans notre assiette mais aussi dans notre garde-robe.

Porter du cuir végétal

Des sacs vegans en cuir végétal #TERRATERRE
02:25

Camille Vial, créatrice de la marque Camille à Paris, fabrique des sacs en cuir végans. Pour cela, elle utilise du Piñatex, une matière issue de feuilles d’ananas. Les fibres sont extraites en Philippines puis envoyées en Espagne où elles seront transformées en cuir. La démarche se veut écologique et équitable assure la jeune créatrice de mode : « On évite toute la pollution émise par l’élevage des animaux et équitable parce que les producteurs philippins reçoivent un complément de salaire pour des feuilles qui allaient être jetées ».  Niveau prix, les sacs sont certes plus chers que ceux fabriqués par exemple au Bangladesh, avec des produits chimiques, mais restent équivalents  à des sacs en cuir classique de fabrication française. « L’avenir c’est de trouver des matières non-issues des animaux pour remplacer le cuir, c’est la solution de demain » conclue Camille Vial.

 

Pour aller plus loin:

– Les sacs en cuirs vegan de Camille

– Le guide du consommateur responsable du CIWF

– Les plats vegans gourmands de Veganizer

 

Retrouvez Terra Terre " Vegan peut-on vivre sans exploitation animale?" le dimanche 22 avril à 20h sur Public Sénat.

 

Dans la même thématique

Paris : illustrations of assize court of Paty s trial
5min

Société

Procès de l'assassinat de Samuel Paty : tous les accusés ont été reconnus coupables

Les deux amis de l’assassin du professeur Samuel Paty, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, ont été reconnus coupables de complicité d’assassinat et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle. Le verdict a été accueilli par des cris et des pleurs de la part de la famille de Naïm Boudaoud, âgé de 22 ans. « Ce soir, c’est la République qui a gagné », s’est félicité Thibault de Montbrial, avocat de Mickaëlle Paty, une des sœurs du professeur assassiné. La cour a également déclaré coupables d’association de malfaiteurs terroriste les deux auteurs de la « campagne de haine « qui ont fait de Samuel Paty une « cible » : Brahim Chnina, 52 ans et le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, 65 ans, ont écopé respectivement de 13 et 15 ans de réclusion criminelle. « J’ai compris que vous avez fait de la politique, pas de la justice », s’est exclamé depuis son box Abdelhakim Sefrioui avant d’être sèchement interrompu par le président, tandis que la famille de Brahim Chnina, très nombreuse sur les bancs du public, éclatait en sanglots et cris de désespoir. Vincent Brengarth, un des avocats d’Abdelhakim Sefrioui, a annoncé aussitôt que son client faisait appel de sa condamnation. Ouadie Elhamamouchi, autre avocat du prédicateur, a estimé que son client était désormais « un prisonnier politique ». « Je me désolidarise de ces propos-là », a cependant nuancé Me Brengarth, montrant des failles dans la défense du prédicateur. Avocat de la compagne de Samuel Paty et de leur fils, présent à l’audience, Francis Szpiner s’est félicité d’un « verdict équilibré ». Le fils de Samuel Paty, âgé seulement de 9 ans, a compris que « justice a été rendue pour son père », a-t-il ajouté. Si le quantum des peines n’est pas très différent de ce que réclamait le parquet, la cour présidée par Franck Zientara a choisi de maintenir l’infraction de « complicité » pour les deux amis d’Abdoullakh Anzorov, un islamiste radical tchétchène de 18 ans, abattu par la police peu après son acte. Les quatre autres accusés, dont une femme, appartenant à la « jihadosphère » qui était en contact avec Anzorov sur les réseaux sociaux, ont également tous été condamnés à des peines de prison ferme ou avec sursis. Pour deux d’entre eux (Ismaël Gamaev et Louqmane Ingar) la cour a retenu l’association de malfaiteurs terroriste tandis qu’elle a déclaré coupable Priscilla Mangel de provocation au terrorisme et Yusuf Cinar d’apologie du terrorisme. La veille de l’attentat, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov avaient accompagné Anzorov à Rouen pour y acheter un couteau (pas celui qui a servi à décapiter Samuel Paty) qui sera retrouvé sur la scène de crime. A l’audience, Boudaoud et Epsirkhanov ont répété qu’Anzorov leur avait expliqué que ce couteau était « un cadeau » pour son grand-père. Le jour de l’attentat, le 16 octobre 2020, Boudaoud, le seul sachant conduire, avait accompagné le tueur dans un magasin de pistolets airsoft puis l’avait déposé à proximité du collège où enseignait Samuel Paty. « Volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers » Les deux jeunes gens « avaient conscience de la radicalité » d’Anzorov et qu’il « avait la volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers », a estimé la cour. Cependant, a souligné le président Zientara, « il n’est pas démontré que (les deux jeunes gens) étaient avisés de l’intention d’Anzorov de donner la mort à Samuel Paty ». Les magistrats du Pnat avaient requis 14 ans de réclusion assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Boudaoud et 16 ans de réclusion également assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Epsirkhanov. La cour n’a cependant pas retenu la période de sûreté des deux tiers à leur encontre. Brahim Chnina, père de la collégienne qui a menti en accusant le professeur d’avoir discriminé les élèves musulmans de sa classe lors d’un cours sur la liberté d’expression où il a présenté une caricature de Mahomet, avait lui posté des messages et une vidéo hostile au professeur dès le 7 octobre. Quant à Abdelhakim Sefrioui, fondateur de l’association (aujourd’hui dissoute) pro-Hamas « Collectif Cheikh-Yassine », il avait qualifié Samuel Paty de « voyou » dans une autre vidéo. Mais rien ne prouve qu’Anzorov avait vu la vidéo d’Abdelhakim Sefrioui, avaient mis en avant ses avocats, ajoutant que leur client n’avait pas rencontré l’assassin de Samuel Paty. « La cour a considéré que (MM. Chnina et Sefrioui) avaient préparé les conditions d’un passage à l’acte terroriste », a indiqué M. Zientara. (Avec AFP)

Le