Depuis Marseille, Mélenchon appelle le « peuple » au « combat » face à Macron

Depuis Marseille, Mélenchon appelle le « peuple » au « combat » face à Macron

Jean-Luc Mélenchon, qui veut incarner, avec La France insoumise, l'alternative politique à Emmanuel Macron, a appelé dimanche à Marseille "le...
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Par Lucile MALANDAIN

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Jean-Luc Mélenchon, qui veut incarner, avec La France insoumise, l'alternative politique à Emmanuel Macron, a appelé dimanche à Marseille "le peuple" au "combat" et à "déferler" dans Paris le 23 septembre contre le "coup d'Etat social" de la réforme du droit du travail.

Dans un discours d'une heure, prononcé dans le quartier populaire du Panier, le leader de LFI a attaqué Emmanuel Macron, "le président des riches", désireux d'imposer "le libéralisme, donc la pagaille", et qui s'est permis depuis la Roumanie d'"engueuler les Français", qui sont pourtant "ses patrons, en quelque sorte".

"Le peuple français ne lui a pas donné les pleins pouvoirs, il s'est débarrassé de ceux dont il ne voulait pas (...) Il a balayé le parti de M. Sarkozy. Il a balayé le parti de M. Hollande. Et il a balayé le FN au deuxième tour. Et, à la fin, il restait le +chenil+ ("tas de poussière" en patois local, NDLR), comme on dit dans le Jura, et c'était lui...".

"Mais il s'est trompé, il n'est que le reste", a assené le nouveau député des Bouches-du-Rhône, annonçant que LFI, à ses yeux "la principale force d'opposition", est prête à gouverner "demain".

Jean-Luc Mélenchon est considéré comme la personnalité politique la plus à même (59%) d'incarner l'opposition à Emmanuel Macron dans les années à venir, dans un sondage Ifop-JDD publié dimanche, et où le chef de l'État enregistre une chute brutale de popularité de 14 points, à 40%.

Jean-Luc Mélenchon à Marseille, sle 27 août 2017
Jean-Luc Mélenchon à Marseille, sle 27 août 2017
AFP

Au terme de trois jours d'"Amfis" d'été à la faculté Saint-Charles, le leader de LFI a soigné son "grand final", comme il était indiqué sur les affiches, pour remotiver ses militants après une intense année électorale.

"Pas de bla-bla, du combat!", a prévenu Jean-Luc Mélenchon. "Le 23 septembre prochain, il faut que le peuple déferle à Paris contre le coup d'État social, antidémocratique qui s'organise contre lui", a-t-il déclaré, convaincu que "la vague dégagiste qui a déferlé sur le pays va reprendre et s'amplifier".

LFI appelle à manifester le 23 septembre à Paris, alors que la CGT organise une journée d'action contre la réforme du droit du travail le 12 septembre.

- 'fédérer le peuple' -

"C'est à nous de prendre la responsabilité de dire ce qui se passe politiquement", a-t-il expliqué, lâchant : "ça ne favorise pas notre situation que les syndicats ne soient pas d'accord" entre eux sur cette réforme. D'ailleurs, a-t-il insisté, ce samedi-là ne s'adresse pas qu'aux "salariés organisés" mais bien au "peuple" dans son ensemble.

Le député a entamé son discours par un hommage aux libérateurs de Marseille de l'occupant nazi. Il l'a poursuivi en comparant la "lutte" des Insoumis à celle de Spartacus. "Le film continue!", s'est-il exclamé, alors que l'esclave thrace a finalement été battu par "le banquier Crassus".

À propos de son mouvement politique, il a annoncé que la convention nationale prévue mi-octobre était repoussée à décembre, pour "pouvoir jeter toutes nos forces" dans la bataille contre la réforme du Code du travail à l'automne. Elle devrait finalement avoir lieu en novembre, a ensuite précisé son entourage.

Pour lui, "le problème du leadership est réglé", contrairement à LR. Réglés aussi, "les problèmes d'ego qui existent partout ailleurs, sauf chez nous". Et la stratégie enfin : "c'est simple, nous ne nous occupons pas de rassembler des étiquettes, nous voulons fédérer le peuple".

"La puissance des Insoumis, c'est la garantie que, plus jamais, la cuisine l'emportera sur la raison", a-t-il répondu à ceux qui l'appellent à une union de la gauche. De fait, LFI ne présentera pas de listes aux sénatoriales, faute de grands électeurs suffisants et d'alliés.

Militant de la première heure, Walter Risotto, 59 ans et au chômage, explique ne pas être "venu pour écouter quelqu'un" mais "pour témoigner de notre présence". "Notre travail principal, c'est de militer toute l'année dans la rue", a-t-il ajouté, au milieu des 3.000 personnes rassemblées, selon les organisateurs.

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