Le déficit public s’élève à 2,6 % du produit intérieur brut pour l’année 2017, passant ainsi sous la barre des 3 %, fameuse règle d’or budgétaire du traité de Maastricht. Une nouvelle qui ravit modérément le secrétaire général de Force ouvrière : « Ce n’est pas une mauvaise nouvelle pour l’économie française si on se situe dans le cadre des critères de Maastricht ». Lui qui n’a « jamais eu de tabou avec le respect des critères de Maastricht » souligne que le contrôle du déficit public conduit à serrer « les boulons dans beaucoup d’endroits ».
« À force de serrer la vis pour avoir un déficit budgétaire inférieur à 3 % faudrait pas tuer le malade »
Selon Jean-Claude Mailly, « qui dit un peu plus de croissance, dit un peu plus de recettes », et ces deniers devraient renflouer les caisses des EHPAD, « c’est incompréhensible que le gouvernement n’est pas fait quelque chose » sur ce dossier, selon lui. « Il y a des recettes fiscales supplémentaires par rapport à ce qui était prévu, dues à la croissance économique, on peut en affecter une partie par exemple à un dossier comme les EHPAD, c’est du bon sens et de la dignité », complète-t-il avant de prévenir : « À force de serrer la vis pour avoir un déficit budgétaire inférieur à 3 % faudrait pas tuer le malade ».
Pour le secrétaire général de Force ouvrière, l’état de la dette publique – qui elle ne baisse pas – vient du fait qu’on « a transféré de la dette privée sur de la dette publique » et « maintenant il faut un système de relance ». « Si on refroidit le moteur à chaque fois pour respecter des critères et que la croissance patine on aura un chômage qui augmente, on aura une dégradation de la situation financière », explique-t-il. Selon Jean-Claude Mailly, le gouvernement devrait veiller à utiliser les bons leviers « à la fois l’investissement public, l’investissement privé mais c’est aussi la consommation ».