Déclaration d’intérêts: épinglé, Delevoye démissionne de la fonction polémique

Déclaration d’intérêts: épinglé, Delevoye démissionne de la fonction polémique

En plein conflit sur la réforme des retraites, la révélation par Le Parisien que Jean-Paul Delevoye n'a pas déclaré sa fonction d...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

En plein conflit sur la réforme des retraites, la révélation par Le Parisien que Jean-Paul Delevoye n'a pas déclaré sa fonction d'administrateur bénévole d'un institut de formation dans les assurances a poussé le haut-commissaire à démissionner de cette fonction, objet de nombreuses critiques politiques.

La déclaration d'intérêts du ministre délégué, publiée samedi selon le quotidien et visible sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), ne mentionne pas sa fonction d'administrateur de l'Institut de formation de la profession de l'assurance (Ifpass) qu'il occupe depuis 2016, relève Le Parisien.

Une "erreur" et "une omission par oubli", a réagi M. Delevoye auprès du quotidien. Il dit "n'y (avoir) pas pensé une seconde", en reconnaissant que "ce n'est pas responsable".

"Pour clore toute polémique, j'ai démissionné ce matin de mes fonctions d'administrateur de l'Ifpass" avec effet immédiat, a annoncé le haut-commissaire dans un communiqué lundi, précisant n'avoir assisté "qu'à trois conseils d'administration" depuis qu'il s'est vu confier le chantier des retraites en octobre 2017, la dernière fois "en décembre 2018".

M. Delevoye a été "nommé administrateur de l'Ifpass (...) par le conseil d'administration de l'IGS, fédération d'associations indépendantes à but non-lucratif", a-t-il ajouté.

En plein conflit social sur la réforme des retraites, l'information a suscité immédiatement des réactions dans les rangs de la gauche et de la droite.

A travers son haut-commissaire "on voit le vrai visage de cette réforme des retraites", où "tout est fait pour pousser les futurs retraités vers des fonds d'assurance", a dénoncé le secrétaire national du PCF Fabien Roussel sur Public Sénat.

"Monsieur Delevoye peut mettre à la taxe tout le pays sur les retraites et oublier une partie de ses déclarations d'intérêt, ça c'est pas un problème", a fustigé le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, après sa condamnation lundi à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bobigny pour rébellion et provocation lors de la perquisition agitée au siège de son parti en octobre 2018.

A droite, la députée Les Républicains Valérie Boyer a jugé que "la macronie a quelque chose de désespérant dans sa constance à donner des leçons de morale et se croire au-dessus des règles".

Pour Marine Le Pen, cet épisode est "une nouvelle illustration" de la politique d'Emmanuel Macron, qui "ne gouverne pas dans l'intérêt des Français: il déconstruit tout notre modèle au profit d'intérêts particuliers et de puissances d'argent".

"C'est gênant", a de son côté estimé le secrétaire général de la CGT et opposant à la réforme, Philippe Martinez, car "on voit que dans la période, les assureurs privés montrent plus que le bout de leur nez".

"On est dans quelque chose de totalement dérisoire", a en revanche déclaré sur LCI le patron des députés LREM Gilles Le Gendre, défendant "une fonction entièrement bénévole, qu'il n'a pas exercée de façon régulière et n'exerce plus". Et d'ajouter "Nous avons sacrément besoin de lui".

Dans la même thématique

France Politics
11min

Politique

Budget, assurance chômage, Nouvelle-Calédonie… Les dossiers chauds qui attendent Michel Barnier

Après deux mois de flottement, de nombreux dossiers se sont accumulés sur le bureau du Premier ministre. Tout juste nommé, Michel Barnier va devoir relancer plusieurs réformes, mises à l’arrêt avec la dissolution. Néanmoins, la constitution d’un budget reste le premier saut d’obstacles pour le nouveau chef de gouvernement et sa future équipe ministérielle.

Le

NATO Summit
6min

Politique

« Depuis les élections législatives, l’autorité d’Emmanuel Macron s’est affaiblie en Europe et sur la scène internationale »

Ce vendredi, Emmanuel Macron rencontre Olaf Scholz sur les bords du lac Léman, à Évian-les-Bains. Le chef de l’Etat et le chef du gouvernement allemand participent à la nouvelle édition des rencontres franco-allemandes, un rendez-vous devenu incontournable dans les relations entre les deux pays. Alors que les deux hommes sont affaiblis sur la scène intérieure à la suite de revers électoraux, la professeure d'histoire et de civilisation allemande à Sorbonne Université, Hélène Miard-Delacroix, dresse un état des lieux des relations entre Paris et Berlin.

Le

France Politics
5min

Politique

« Ce n’est pas un amateur de punchlines », Michel Barnier raconté par ses soutiens au Sénat

Le nouveau Premier ministre au CV long comme le bras a été le troisième homme de la dernière primaire interne à LR. A cette époque, peu de sénateurs croyaient en ses chances de victoire. Ses soutiens de l’époque expliquent pourquoi ils avaient fait de lui leur favori. Ils décrivent un homme taillé pour exercer le pouvoir, beaucoup moins pour le conquérir.

Le