Lafayette, le sang versé, les sacrifices communs et une amitié indéfectible malgré des désaccords ponctuels: tels sont les thèmes incontournables des visites de chefs d'Etats français aux Etats-Unis, du général de Gaulle à François Hollande.
Emmanuel Macron sera reçu en visite d'Etat par le président américain Donald Trump du 23 au 25 avril, avec un discours devant le Congrès le dernier jour.
CHARLES DE GAULLE, avril 1960
Charles de Gaulle avec le président américain Dwight Eisenhower le 22 avril 1960, à la Maison Blanche
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De Gaulle est accueilli triomphalement à Washington, où il défile à bord d'une limousine décapotable. A l'extérieur de la Maison Blanche, il dépose avec son hôte Dwight Eisenhower une gerbe au pied de la statue du marquis de Lafayette.
Au Congrès, De Gaulle rend hommage à la longue histoire commune aux deux pays, qui font encore face à des défis globaux majeurs:
"Américains, sachez-le, dans la grande partie qui s'engage, rien ne compte davantage pour la France que la raison, la résolution, l'amitié du grand peuple des États-Unis. Je suis venu vous le dire," déclare le chef de l'Etat.
Le président achève sa tournée par La Nouvelle Orléans, la plus française des villes américaines.
GEORGES POMPIDOU, février 1970
"Lafayette Yes, Pompidou No": quand Georges Pompidou arrive à Washington à l'invitation du président Richard Nixon, des manifestants pro-Israël protestent à l'extérieur de la Maison Blanche contre la vente récente d'avions de chasse Mirage à la Libye.
Le circuit du Français l'emmène à Cap Kennedy, San Francisco, Chicago et New York.
"Permettez à mon amitié de vous dire que la fin de la guerre du Vietnam sera pour les Etats-Unis la plus précieuse des victoires, celle que l'on remporte d'abord sur soi-même", lance Georges Pompidou aux parlementaires américains dans un discours au Congrès.
VALERY GISCARD D'ESTAING, mai 1976
Valéry Giscard d'Estaing à son arrivée à la Maison Blanche, avec le président américain Gerald Ford, le 17 mai 1976
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Le moderne président français atterrit en fanfare à Washington à bord du Concorde, après un vol de 3h55, et quelques jours avant le début du service régulier avec Washington.
Lors de la cérémonie d'accueil à la Maison Blanche, il surprend en déclarant: "and now if you allow me, I will be my own interpreter" --"et si vous le voulez bien, je serai mon propre interprète".
Au Congrès, il prononce son discours entièrement dans un anglais qualifié le lendemain par le Washington Post de "compréhensible malgré l'accent".
FRANÇOIS MITTERRAND, mars 1984
Le nouveau président socialiste de la France, François Mitterrand, est reçu en grande pompe par le conservateur Ronald Reagan, le 12 mars 1982
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La visite d'Etat de 1984 s'effectue dans un climat idyllique entre le socialiste français et le conservateur américain Ronald Reagan.
"N'ayons pas peur de dialoguer avec l'Union soviétique dès lors que les bases et les finalités de ces échanges sont nettement et clairement définies", déclare Mitterrand devant le Congrès, avant de témoigner une nouvelle fois des liens fraternels qui unissent les deux nations:
"Aussi ma première pensée va-t-elle vers les Américains et les Français, frères d'armes qui de Yorktown à Beyrouth ont mêlé leur sang. L'histoire montre que ces sacrifices n'ont jamais été vains, car ils n'avaient pas pour objet la conquête ou la volonté de puissance, mais la défense des libertés".
François Mitterrand se rend aussi à San Francisco et dans la Silicon Valley. Durant son séjour de trois jours en Californie, il rencontre Steve Jobs, 29 ans, le cofondateur d'Apple.
JACQUES CHIRAC, janvier 1996
Comme président, Jacques Chirac a traversé l'Atlantique 12 fois durant ses deux mandats, plus que tout autre dirigeant français.
En 1996, accueilli par Bill Clinton, il invite les Américains à accentuer l'aide au développement, lors d'un discours au Congrès. "N'abandonnons pas à leur sort les pays les plus pauvres de notre planète, notamment les pays d'Afrique".
Mais à Chicago, lors d'une rencontre avec des chefs d'entreprises américains, c'est en anglais qu'il raconte ses vieilles expériences de barman aux Etats-Unis.
NICOLAS SARKOZY, novembre 2007
Nicolas Sarkozy avec George W. Bush en novembre 2007, lors d'une visite de travail visant à renouer la relation entre les deux pays, distendue en raison de la guerre en Irak
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Six mois après son élection, Nicolas Sarkozy vient dire l'importance des liens entre Français et Américains, après les tensions nées de la guerre en Irak, pour une visite de travail, un cran protocolaire inférieur à celui de visite d'Etat. Il déclare son amour pour l'Amérique dans un discours au Capitole, où quelques années auparavant les "French fries" avaient été rebaptisées "Freedom fries".
"Ma génération, sans venir sur votre territoire, a partagé tous les rêves de l'Amérique. Dans l'imaginaire de ma génération, il y a la conquête de l'ouest et Hollywood. Il y a Elvis Presley, qu'on n'a peut-être pas l'habitude de citer dans ces murs, mais pour ma génération il est universel ! Il y a Duke Ellington, il y a Hemingway. Il y a John Wayne, il y a Charlton Heston. Il y a Marilyn Monroe, Rita Hayworth".
FRANÇOIS HOLLANDE, février 2014
François Hollande aux côtés de Barack Obama lors d'une cérémonie à la Maison Blanche le 11 février 2014, au début de sa visite d'Etat
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François Hollande est accueilli pour une visite d'Etat de trois jours par Barack Obama, qui emmène son invité à bord d'Air Force One à Monticello, dans la résidence de l'ancien président francophile Thomas Jefferson. Quelque 300 invités se pressent à un fastueux dîner d'Etat sous une tente spécialement dressée dans les jardins de la Maison Blanche.
François Hollande ne prononce pas de discours au Congrès. Il est ensuite le premier président français depuis Mitterrand à se rendre dans la Silicon Valley. "Nous n'avons peur de rien, pas peur de mettre nos meilleures entreprises dans la Silicon Valley, pas peur non plus d'attirer des talents ou des investisseurs étrangers dans notre pays", lance-t-il aux grands patrons de Google, Facebook et Twitter lors d'un déjeuner.
Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.
Alors que le premier ministre a demandé aux partis de se positionner par rapport à l’exécutif selon trois choix, les partis de gauche ne souhaitent pas rentrer pas dans le jeu de François Bayrou. Ils attendent des signaux qui pourraient les amener à ne pas censurer. Mais ils ne les voient toujours pas…
C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».
Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.