David Kimelfeld: l’héritier de Collomb a-t-il les épaules assez larges ?
Successeur de Gérard Collomb à la métropole de Lyon, David Kimelfeld s'inscrit dans la droite ligne de son mentor mais doit prouver qu'il...
Par Frédéric GARLAN
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Successeur de Gérard Collomb à la métropole de Lyon, David Kimelfeld s'inscrit dans la droite ligne de son mentor mais doit prouver qu'il dispose des mêmes capacités manœuvrières pour s'imposer à la tête d'une collectivité plus compliquée qu'il n'y parait.
"Politiquement, il ne pèse pas grand-chose", relève Gérard Angel, ancien chef de service au Progrès qui chronique chaque semaine les mœurs politiques locales dans sa feuille satyrique.
A sa décharge, M. Collomb "n'a laissé d'espace à personne" et nombre de ses héritiers putatifs se sont retrouvés en disgrâce du jour au lendemain, souligne-t-il.
David Kimelfeld, qui a fêté son 56e anniversaire le 17 juin, est souvent décrit comme un homme affable, fidèle, ouvert au dialogue et ayant une bonne maîtrise de ses dossiers.
"Sympathique, bosseur, honnête, bon dans le contact avec ses administrés", résume un adversaire.
- Un entrepreneur autodidacte -
C'est aussi un autodidacte, note Renaud Payre, directeur de Science-Po Lyon, "cela témoigne d'une vraie force de caractère et le distingue de nombre de ses prédécesseurs".
Celui que M. Collomb avait propulsé en 2012 à la tête de la fédération PS du Rhône vient par ailleurs du monde de l'entreprise, caractéristique rare pour un ancien ponte socialiste.
Ce fils d'une employée de banque et d'un représentant de commerce avait pourtant commencé sa vie professionnelle comme infirmier. Mais "un samedi matin, a-t-il raconté à l'AFP, le père d'un ami de lycée, qui avait une entreprise de transport et cherchait des jeunes, me demande, presque sous forme de boutade, si ça m'intéresse. Le lundi, j'écrivais ma lettre de demande de disponibilité" à l'hôpital.
Lorsque son patron décide de vendre l'affaire, M. Kimelfeld et son camarade se lancent. Aujourd'hui, leur entreprise spécialisée dans la commission de transport, Tepmare, emploie une trentaine de personnes.
Côté idéologie, ce self-made man a depuis longtemps choisi son camp. A l'été 2015, disait-il à l'AFP, "j'étais allé écouter Emmanuel Macron à la réunion des Réformateurs. Je n'avais rien trouver à jeter dans son discours".
- Consensus à la lyonnaise -
Venu au militantisme via le MRAP et adhérent à 27 ans au PS, M. Kimelfeld met un temps son engagement en sourdine pour s'occuper de son entreprise.
Il revient en politique en 1998. Elu conseiller d'arrondissement trois ans plus tard, il accède au poste de premier adjoint au maire du très bobo 4e. Depuis, son ascension est spectaculaire : vice-président du Grand Lyon chargé du développement économique en 2008, il devient maire du 4e arrondissement en 2011 puis numéro 2 du Grand Lyon en 2014, devenu depuis métropole.
Juif marié à une musulmane, proche de l'entreprise, légitime sur le plan politique, l'homme semble typique du consensus "à la lyonnaise".
Mais il va devoir manœuvrer pour renforcer les liens avec les élus divers droite de riches communes périphériques, dont sa majorité dépend, et composer avec les élus socialistes de Villeurbanne, méfiants vis-à-vis des volontés hégémoniques lyonnaises.
"A la tête du PS, David Kimelfeld n'a pas réussi du tout", estime M. Angel, des dissensions internes faisant perdre aux socialistes les communes de Décines et Rillieux-la-Pape. "Il n'a pas su taper sur la table en disant +ça suffit+. Cela a été très mal géré."
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, le 26 juin à Paris
AFP
Renaud Payre, lui, ne croit pas au "manque d'épaules". "Sinon, Gérard Collomb ne l'aurait pas chargé du dossier, majeur pour lui, du développement économique de la métropole". "C'est un homme de dossiers. Or diriger une métropole, c'est un travail de dossiers".
"Mais, en politique, être dauphin, c'est un handicap, surtout quand, comme David Kimelfeld, on affiche sa fidélité. S'il reste dans l'ombre de son mentor, il sera en position de faiblesse en 2020", lorsque l'exécutif métropolitain sera élu au suffrage universel direct. Et Gérard Collomb tenté par un retour ?
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