Double audition, par deux commissions. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, ont tous deux été auditionnés ce jeudi par les commissions des lois et celle de la culture et de l’éducation du Sénat. Une audition organisée pour raisons sanitaires dans l’hémicycle (revoir les temps forts de l’audition ici).
Au lendemain de l’hommage national rendu par Emmanuel Macron à Samuel Paty, et près d’une semaine après son assassinat, le ministre de l’Intérieur a voulu prévenir les sénateurs et les Français : malgré les actions des services de police, d’autres attentats risquent, à nouveau, d’avoir lieu dans les temps à venir. Une mise en garde déjà faite, après les attentats de 2015.
« Une croix gammée a été retrouvée ce matin sur la tombe d’un soldat musulman »
Le risque est d’autant plus fort que la menace est toujours présente et multiple. « Les faits de menace sont nombreux. Sur les services publics, sur les élus. Tout à l’heure encore, à Bron, un maire (Jérémie Bréaud, maire LR, ndlr) a été menacé de décapitation sur un panneau de sa ville. Des faits comme ça, il y en a malheureusement beaucoup » regrette Gérald Darmanin, qui précise qu’« ils touchent aussi les musulmans de France. Une croix gammée a été retrouvée ce matin sur la tombe d’un soldat musulman. Des imams sont menacés également par d’autres séparatistes ». Le ministre évoque « des journalistes aussi » et « tous ceux qui représentent la France ».
Si bien que le risque est là, devant nous. « Je ne peux pas tout dire. Les services de renseignement anticipent beaucoup et ont souvent de très bons résultats. Mais il y aura des attentats que nous n’arriverons pas à déjouer » prévient le ministre de l’Intérieur, qui ajoute : « On ne pourra pas garantir qu’il n’y aura plus d’attentat dans les jours et semaines et mois qui viennent. Ce serait mentir que de dire qu’une société peut tout contrôler à 100 % ».
« Nous sommes en guerre, avec un ennemi particulièrement déterminé, avec qui nous ne pouvons pas discuter, avec qui il n’est pas possible de faire de paix. C’est une guerre d’un nouveau genre, il y a aura malheureusement d’autres faits comme ceux-ci. On l’espère le moins possible » continue Gérald Darmanin, avant de conclure : « Mais ce serait mentir que de dire que ces attentats ne pourraient arriver. La question c’est quand ».