Marine Le Pen s’est appliquée à attaquer François Fillon et sa "mine de premier communiant" lundi lors d’une réunion publique aux Sables d’Olonne (Vendée), dans cette "terre de mission" qu’est le grand Ouest pour le Front national.
Devant environ 500 personnes, la présidente du FN a principalement ciblé le candidat des Républicains, "celui qui s’est présenté avec sa mine de premier communiant mais dont les Français ont pu percevoir quel était l’homme qui se cachait derrière cette posture", et qui tenait meeting au même moment à Nantes.
"Premier ministre, il s’alarme d’un Etat en faillite: il a fait 600 milliards de dettes de plus, c’est un record absolu", a lancé la candidate FN. "Souvenez-vous, ils allaient passer le kärcher dans les banlieues", mais "le choix qu’a fait M. Fillon lorsqu’il était à la tête du gouvernement, ça a été de retirer le matériel et les effectifs de la police. Moi je ferai le choix inverse", a-t-elle clamé, promettant de recruter "15.000 agents" dans les forces de sécurité.
"En 2007, Nicolas Sarkozy a été porté par une vague, une dynamique dont il faut admettre qu’elle était à l’époque incroyable. Il aurait pu tout changer, il aurait pu respecter les promesses qu’il vous avait faites, il ne les a pas respectées, il n’a pas profité de cette dynamique, il s’est précipité pour jouir du pouvoir comme quelqu’un qui avait gagné au loto", a insisté la présidente du FN dans un département où M. Sarkozy l'avait devancée de plus de 17 points au premier tour en 2012.
"On a souvent dit de l’Ouest qu’il représente pour le mouvement patriote une terre de mission, l’un de ces territoires où les vieux clivages persisteraient, où les vieux partis continueraient de dominer la vie politique". Mais "aujourd'hui, le mouvement patriote ne s'arrête plus aux portes de l'Ouest", a-t-elle assuré dans cette région dirigée par Bruno Retailleau (LR), un des principaux soutiens de François Fillon.
Mme Le Pen a également ciblé Emmanuel Macron, réitérant les critiques adressées lors du débat télévisé: "on pourrait dans la plupart de ses discours inverser l’ordre des mots, ça aurait autant de sens", "une sorte de logorrhée filandreuse".
La patronne du parti d'extrême droite a également rendu un hommage appuyé à Philippe de Villiers. "Philippe de Villiers à qui je profite pour rendre hommage, non seulement pour le Vendée Globe, non seulement pour le Puy-du-Fou, mais pour son combat pour le souverainisme qu'il a toujours porté", a-t-elle dit. "Ce combat nous est incontestablement commun".