Covid-19 : Bruno Retailleau n’attend « pas grand-chose » du débat organisé au Parlement
A quelques heures de l’allocution présidentielle, le président du groupe LR se montre réservé sur l’intérêt d’une déclaration du gouvernement au Parlement sur l’évolution de la crise sanitaire, le lendemain. Il regrette « un vote consultatif sur des décisions qui auront été déjà annoncées ».
Par Public Sénat
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« Ça n’est pas le bon ordre de la démocratie. » Dans la salle des conférences du Sénat, à l’issue des questions au gouvernement, le président du groupe LR éreinte le principe du débat qui opposera le Parlement au gouvernement ce jeudi, une fois passé l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron. « On apprend à la télévision les décisions et ensuite on nous demande de les ratifier, ce n’est pas la démocratie, ce n’est pas la vie parlementaire. » Comme d’autres collègues, Bruno Retailleau n’en « attend pas grand-chose ». « C’est un vote consultatif sur des décisions qui auront été déjà annoncées, un vote sur lequel nous n’avons pouvoir », a-t-il regretté.
Le sénateur de Vendée accueille en revanche favorablement le principe d’une fermeture des classes au mois d’avril, même s’il en attend encore les détails. Il avait notamment appuyé Valérie Pécresse la semaine dernière, qui proposait d’avancer de quinze jours les vacances scolaires du printemps. L’idée d’un freinage rapide recueille toujours son soutien. « Je ne vois pas pourquoi on ne la soutiendrait pas », a-t-il indiqué à la presse.
Projet de loi séparatisme : « Nous continuerons avec toujours plus de fermeté »
Si l’agenda parlementaire de jeudi se retrouve bousculé avec la déclaration du Premier ministre, suivie d’un débat, le calendrier parlementaire s’adapte avec la deuxième journée ce mercredi d’examen du projet de loi sur le respect des principes de la République. Bruno Retailleau a salué l’adoption, la veille, de plusieurs amendements portés par son groupe : interdiction des signes religieux ostentatoires pour les parents accompagnants les sorties scolaires, mais aussi interdiction du burkini dans les piscines et lieux de baignade publics, ou encore interdiction du voile pour les filles mineures dans l’espace public. « Nous, nous l’avons voté », s’est-il félicité, estimant que sur ce dernier sujet « le gouvernement a toujours reculé ». « Le voile, c’est l’instrument de la soumission de la femme, l’étendard de cette contre-société qui veut séparer les Français les uns des autres en fonction de leur croyance », a-t-il dénoncé.
Le chef de file de la droite sénatoriale ne compte pas s’arrêter là et promet de durcir encore le texte « contre les islamistes ». « Nous avons commencé déjà hier soir sur la question de cet étendard du séparatisme qu’est le voile, nous continuerons sur l’immigration, nous continuerons avec toujours plus de fermeté. »
Emmanuel Macron a réuni mardi les responsables de plusieurs partis politiques à l’Élysée pour les consulter avant la nomination d’un nouveau Premier ministre pour remplacer Michel Barnier. Pour le député RN Thomas Ménagé, invité de la matinale de Public Sénat ce mercredi, cet échange marque « le retour de l’UMPS » sous la forme d’un « parti unique qui va du PS jusqu’à Laurent Wauquiez ».
La réunion à l’Elysée n’a pas abouti sur un accord. Mais avec des lignes rouges qui peuvent paraître très éloignées, la sortie de crise semble encore lointaine. Un début de rapprochement émerge cependant sur la méthode, autour du non-recours au 49.3.
Depuis la chute de Bachar Al-Assad, certaines déclarations de responsables politiques conciliant avec le régime dictatorial refont surface. En octobre 2015 par exemple dans l’émission « Preuves par 3 » sur Public Sénat, Jean-Luc Mélenchon estimait que les bombardements russes et syriens faisaient partie d’une guerre nécessaire contre les rebelles.
Reçus par Emmanuel Macron ce mardi, avec d’autres formations politiques à l’exception de LFI et du RN, socialistes et écologistes se sont engagés, s’ils accèdent au pouvoir, à ne pas utiliser le 49.3 à condition que les oppositions renoncent à la motion de censure. « Ça a été repris par Horizons, par le MoDem », a assuré Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS.