S’il a lui-même admis qu’il regarderait la coupe du monde sans jamais se départir de sa position critique sur les conditions de son organisation, il a toujours alerté sur le fait que le Qatar puisse tirer un bénéfice politique de l’évènement sportif. Déjà en septembre dernier dans les colonnes du quotidien l’Equipe il expliquait défendre un « boycott politique », contestant que des ministres et chefs d’États puissent se rendre dans la capitale qatarienne.
Une compétition organisée sur fond de soupçons
Aujourd’hui, l’affaire de corruption qui secoue le Parlement européen vient aux yeux du député européen ajouter encore du discrédit sur les conditions d’organisation de cette compétition : « Vous savez ce qui est terrible ; c’est que dans l’attribution de cette coupe du monde, la France est très impliquée. Il y a une enquête du parquet national financier sur un pacte de corruption avec Nicolas Sarkozy et Michel Platini. Vous avez aujourd’hui une affaire de corruption majeure qui touche le Parlement européen et on sait que cette coupe du monde au-delà d’être aberrante du point de vue écologique s’est organisée sur la mort selon le Guardian de 6 500 ouvriers liés au travail forcé. »
Un déplacement du président à Doha contesté
Pour l’eurodéputé dans ces conditions, la place du président de la République n’est pas à Doha mais à Montréal : « Je ne pense pas qu’une seconde que les bleus ont besoin du président de la République pour être motivés ». Pour Yannick Jadot, en se déplaçant pour les phases finales de la compétition, Emmanuel Macron apporte un soutien explicite au régime qatarien et « il participe comme les Qatariens à une instrumentalisation du sport pour faire de la politique. Je trouve ça scandaleux ! »
« Je ne pense pas qu’une seconde que les bleus ont besoin du président de la République pour être motivés » Yannick Jadot
Un déplacement à Doha alors que les pays réunis à Montréal pour la Cop15 peinent à trouver un accord ajoute-t-il : « En ce moment la cop15 sur la biodiversité qui doit sauver le vivant planétaire, qui doit sauver nos conditions de vie est totalement bloquée. La France bloque les fonds pour les pays du sud pour qu’ils protègent notre biodiversité mondiale ! » avant d’ajouter « Et bien s’il – le président de la République — a vraiment envie de prendre l’avion il va à Montréal il va pas à Doha ! ».
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