L'avocat Robert Bourgi a été entendu le 4 avril à l'office anticorruption de la police judiciaire, après les révélations sur les costumes de luxe qu'il avait offerts à François Fillon, a-t-on appris samedi de sources concordantes.
Comme l'a indiqué Mediapart vendredi, l'ancienne figure des réseaux de la "Françafrique" a été entendu par les policiers de l'office anticorruption (Oclciff) à Nanterre après les révélations le 12 mars dans le JDD sur les costumes du tailleur Arnys offerts à François Fillon. Selon une source proche du dossier, Robert Bourgi, 72 ans, a été entendu en tant que témoin.
Dans la foulée de ces révélations, l'enquête sur de possibles emplois fictifs de sa femme Penelope Fillon, qui a valu au candidat de la droite d'être mis en examen en pleine campagne présidentielle, a été étendue le 16 mars à l'affaire des costumes, sur des soupçons de trafic d'influence.
Le candidat du parti Les Républicains à la présidentielle François Fillon (d), au côté du président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, lors d'un déplacement de campagne au Puy-en-Velay, dans la Haute-Loire, le 15 avril 2017
AFP
L'avocat a expliqué vendredi à l'AFP avoir commandé en novembre pour François Fillon deux costumes facturés 13.000 euros en février et payés par chèque, "pour son triomphe à la primaire de la droite". Il a précisé ne pas connaître les modèles choisis par le candidat.
Il lui avait déjà offert "en 2014, pour Noël" "un blazer bleu marine et un pantalon gris" de chez Arnys, payé "5.180 euros", a-t-il précisé à l'AFP.
Des cadeaux offerts par amitié, "sans contrepartie", a assuré à l'AFP son avocat Me Eric Moutet.
François Fillon avait reconnu avoir "eu tort" d'accepter ces costumes et a assuré les avoir rendus.
M. Bourgi a affirmé à l'AFP que "trois housses" qu'il n'a "pas ouvertes" avaient été portées à son cabinet avant d'être remises aux enquêteurs.
Selon Mediapart, "les enquêteurs soupçonnent" le candidat LR "de ne pas avoir restitué les bons costumes de la marque Arnys".
"Il y avait dans les housses l'ensemble blazer-pantalon offert en 2014 et deux costumes qui ne portaient aucunement les attributs d'Arnys ni ceux d'une autre marque. Dans la poche d'un des deux costumes, il y avait une étiquette "Made in Holland", a expliqué Me Eric Moutet. Selon l'avocat, un autre costume qui avait été "offert par Arnys pour le prix des deux premiers", soit 13.000 euros, n'aurait pas été restitué par le candidat.
Emmanuel Macron a réuni mardi les responsables de plusieurs partis politiques à l’Élysée pour les consulter avant la nomination d’un nouveau Premier ministre pour remplacer Michel Barnier. Pour le député RN Thomas Ménagé, invité de la matinale de Public Sénat ce mercredi, cet échange marque « le retour de l’UMPS » sous la forme d’un « parti unique qui va du PS jusqu’à Laurent Wauquiez ».
La réunion à l’Elysée n’a pas abouti sur un accord. Mais avec des lignes rouges qui peuvent paraître très éloignées, la sortie de crise semble encore lointaine. Un début de rapprochement émerge cependant sur la méthode, autour du non-recours au 49.3.
Depuis la chute de Bachar Al-Assad, certaines déclarations de responsables politiques conciliant avec le régime dictatorial refont surface. En octobre 2015 par exemple dans l’émission « Preuves par 3 » sur Public Sénat, Jean-Luc Mélenchon estimait que les bombardements russes et syriens faisaient partie d’une guerre nécessaire contre les rebelles.
Reçus par Emmanuel Macron ce mardi, avec d’autres formations politiques à l’exception de LFI et du RN, socialistes et écologistes se sont engagés, s’ils accèdent au pouvoir, à ne pas utiliser le 49.3 à condition que les oppositions renoncent à la motion de censure. « Ça a été repris par Horizons, par le MoDem », a assuré Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS.