Le projet d'inscription de la Corse dans la Constitution présenté par le gouvernement est "très en deçà des attentes", a déclaré lundi à l'AFP le président de l'exécutif corse, Gilles Simeoni, après une réunion avec la ministre Jacqueline Gourault.
"On est très en deçà des attentes, très en deçà de ce qui a été validé par le vote la semaine dernière par l'Assemblée de Corse, très en deçà du moment politique", a affirmé M. Simeoni.
Selon le leader autonomiste, le gouvernement prévoit dans sa réforme constitutionnelle l'introduction d'un article "72-5" spécifiquement dédié à la Corse, où serait notamment reconnue son insularité.
"Cet article ne mentionnerait pas la notion d'autonomie et n'organise absolument pas un statut d'autonomie", a indiqué le président de l'exécutif corse.
"On est uniquement dans une capacité d'adaptation qui serait reconnue à la Corse dans certains cas et dans des conditions extrêmement restrictives. Tantôt cette adaptation serait mise en oeuvre par le législateur, soit elle serait mise en oeuvre par la Corse mais après une autorisation par le Parlement", a ajouté Gilles Simeoni.
Il s'exprimait à l'issue d'une réunion de près de trois heures, place Beauvau, avec le président nationaliste de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, et Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l'Intérieur et "Madame Corse" du gouvernement.
Celle-ci avait affirmé dimanche que le mot "autonomie" ne serait pas écrit dans l'article qui doit inscrire la Corse dans la Constitution, promesse d'Emmanuel Macron.
La "mention" de la Corse dans la Constitution est l'une des rares revendications des dirigeants nationalistes que le président de la République, dans un discours ferme, avait acceptées le 7 février à Bastia.
Le Premier ministre Edouard Philippe doit remettre lundi à Emmanuel Macron ses conclusions sur le projet de réforme des institutions.