Corrida : une proposition de loi des sénateurs écologistes pour l’interdiction

Corrida : une proposition de loi des sénateurs écologistes pour l’interdiction

Le groupe écologiste du Sénat a déposé cette semaine une proposition de loi visant à interdire la corrida. Jeudi soir, les élus verts ont, sans succès, tenté de faire adopter un amendement en ce sens lors de l’examen de la proposition de loi sur la maltraitance animale.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le fait d’exercer des sévices graves sur un animal est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende, selon l’article 521-1 du code pénal. L’article prévoit toutefois une dérogation, pour les combats de coqs et les courses de taureaux « lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée ».

C’est cet alinéa 7 que la proposition de loi déposée cette semaine par le groupe écologiste du Sénat veut supprimer. Jeudi, en fin d’après-midi, le sénateur écologiste Daniel Salmon a tenté de faire passer cette disposition via un amendement à la proposition de loi sur la maltraitance animale, adoptée par la Haute assemblée dans une version modifiée.

« En 2021, la torture ne peut plus être un divertissement »

« Cette législation actuelle apparaît comme une tolérance dépassée du législateur répondant à des pratiques d’un autre temps […] En 2021, la torture ne peut plus être un divertissement, comme la coutume ne peut plus justifier l’impunité d’une telle cruauté », a-t-il justifié, rappelant que plus de75 % des Français étaient pour l’interdiction de la corrida.

L’amendement a été rejeté après un avis défavorable du gouvernement et de la commission des affaires économiques. « Nous savons très bien que le périmètre défini de cette loi créera des frustrations. Ce sont des sujets importants qui méritent un véritable débat. Ce n’est pas, à mon sens, l’objet du travail que nous sommes en train de faire actuellement, Nous reportons ça à des débats ultérieurs », a expliqué Anne Chain-Larché, la rapporteur LR du texte.

« Le sujet de la tauromachie n’est effectivement pas dans le périmètre du texte », a appuyé la présidente LR de la commission des affaires économiques, Sophie Primas.

« La dérogation qui permet la corrida et les combats de coqs, remonte à 1951 »

« J’entends bien que la corrida mérite un véritable débat […] Mais quand on voit le titre de la proposition de loi : 'lutte' contre la maltraitance animale, et que l’on passe à côté de la corrida, je dis : c’est quoi cette loi ? Il manque un élément essentiel et nous ne manquerons pas d’y revenir », a promis Daniel Salmon en référence à sa proposition de loi.

Avant de voir son amendement rejeté (19 pour 265 contre), Daniel Salmon a néanmoins reçu le soutien appuyé du sénateur LR Arnaud Bazin, signataire d’une tribune sur l’interdiction de la corrida dans le JDD. « La dérogation qui permet la corrida et les combats de coqs, remonte à 1951. Il y a quand même de l’eau qui a coulé sous les ponts. Il est plus que légitime d’avoir un débat sur cette question », a-t-il souligné.

 

 

Dans la même thématique

Betharram: The Notre Dame de Betharram High School
7min

Politique

« MeToo » de l’enseignement privé catholique : « Un scandale d’Etat », pour les associations de victimes

Depuis les révélations de l’ampleur des violences sexuelles au sein de l’établissement privé du Béarn,  Betharram, les témoignages d’anciennes victimes d’établissements privés catholiques se multiplient partout en France. Le ministère de l’Education nationale a annoncé un renforcement des contrôles. Mais les associations demandent un changement total de système afin « de ne plus privilégier l’institution au détriment des enfants ».

Le

Corrida : une proposition de loi des sénateurs écologistes pour l’interdiction
4min

Politique

Nouvel effort budgétaire : le député Emmanuel Grégoire dénonce l’ « opacité » du gouvernement

Le gouvernement prévoit une nouvelle réduction des dépenses publiques de 5 milliards d’euros. Le sujet devrait être débattu au Parlement, estime le député Emmanuel Grégoire. Sur le plateau de Parlement Hebdo, il défend une mise à contribution des plus riches, face au sénateur Jean-Raymond Hugonet qui appelle à une meilleure maitrise des dépenses publiques.

Le