Le numéro deux de la France insoumise, Adrien Quatennens, juge que "nous combattons les effets d'un virus sur un modèle politique qui a tout fragilisé", et appelle à "profiter d'une mise à l'arrêt de pans entiers de l'économie pour penser un autre modèle."
"Nous ne combattons pas seulement un virus, nous combattons les effets d'un virus sur un modèle économique, politique qui a tout fragilisé et nous a mis en situation de grande vulnérabilité", a estimé lundi le député du Nord, sur BFM Grand Lille.
Pour lui, une fois le confinement terminé, "il ne s'agit pas de relancer la machine comme l'a dit par exemple Bruno Le Maire, mais de profiter, en quelque sorte, même si c'est malheureux, de cette occasion de la mise à l'arrêt de pans entiers de l'économie pour penser un autre modèle".
"Cette crise, c'est l'échec de ceux qui ont préféré le libre marché à l'Etat, la concurrence libre et non faussée à la coopération et l'entraide (...) Si on considère que ce que nous sommes en train de vivre n'est qu'une parenthèse, et qu'il faudrait s'évertuer à faire en sorte qu'après tout redevienne comme avant c'est vraiment qu'on n'aura rien compris", a-t-il ajouté, appelant à bâtir "un nouveau monde" "dès maintenant".
"Donc non, les salariés ne peuvent pas payer cette crise", a assuré M. Quatennens, estimant qu'il y a "beaucoup de marge de manoeuvre". Comme par exemple, "le rétablissement, fusse-t-il temporaire, de l'ISF pour récupérer 3,2 milliards que l'on pourrait directement affecter à la situation de l'hôpital public par exemple".
Il s'"inquiète beaucoup", par ailleurs, du "relâchement dans les secteurs professionnels non-indispensables qui reprennent l'activité sans offrir à leurs salariés les moyens de protection essentiels" et qui pourrait "mettre en péril l'efficacité du confinement".
Alors que qu'Emmanuel Macron doit s'exprimer lundi soir, Adrien Quatennens demande au président de la République de la "clarté" pour "savoir quand arriveront précisément" masques et surblouses.
"On ne peut pas supporter, dans la 6e puissance économique du monde, qui sera bientôt équipée de la 5G (...), que nos soignants n'aient pas le matériel rudimentaire pour faire face à cette épidémie", a-t-il ajouté.