Coronavirus : quand Edouard Philippe nuance le faible taux de mortalité en Allemagne

Coronavirus : quand Edouard Philippe nuance le faible taux de mortalité en Allemagne

Auditionné par l’Assemblée nationale, le Premier ministre a avancé l’hypothèse selon laquelle les tests post-mortem n’étaient pas systématiques dans tous les pays. Une piste pour comprendre la différence de létalité liée au coronavirus en Europe, et notamment en Allemagne.
Public Sénat

Par Alizé Boissin

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Entendus par la nouvelle mission d’information de l’Assemblée nationale sur la gestion du coronavirus, le Premier ministre et le ministre de la santé on fait face à de nombreuses interrogations. Le patron des députés Les Républicains, Damien Abad, a interpellé le gouvernement sur sa capacité à « rattraper le retard » des français sur l’Allemagne.  En effet, selon certains rapports, le taux de létalité du coronavirus en Allemagne tournerait autour de 0,7%, alors qu’il atteindrait environ 4% en France et 8% en Italie.

Sur le faible de taux de mortalité en Allemagne, le Premier ministre s’est montré précautionneux : « Je suis toujours très prudent quand je compare les chiffres » a affirmé Edouard Philippe face aux députés en visioconférence. D’après le Premier ministre, la stratégie allemande est différente. Les tests post-mortem, qui permettent de déterminer lors du décès si le patient était positif ou non au covid-19, ne sont pas « systématiques » ; contrairement à la France ou à l’Italie.

Une hypothèse vraie. Cette semaine l’Institut Robert Koch (IRK) qui pilote la lutte contre l’épidémie en Allemagne, défendait ce choix à l’AFP : « Nous ne considérons pas que les tests post-mortem soient un facteur décisif. Nous partons du principe que les patients sont diagnostiqués avant de mourir. »

Multiples facteurs

Mais pour beaucoup de spécialiste, une telle différence de létalité dans le monde reste un mystère, même pour Richard Pebody, responsable à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : « C’est difficile à démêler (…) Nous n’avons pas de vraie réponse et c’est probablement une combinaison de différents facteurs ».

Parmi les différents facteurs explicatifs, il y a la capacité à tester la population. En Afrique, de nombreux pays n’ont tout simplement pas la possibilité de mener des tests à grande échelle. A l’inverse, la Corée a pratiqué 295.000 testes et totalise une mortalité de seulement 1%.

En France, la capacité des tests n’est pas illimitée. Selon le ministère de la Santé, la capacité actuelle est de 5 000 tests par jour. Hier, face aux députés, le Premier ministre a assuré son intention d’augmenter cette capacité à 20.000. Les Allemands revendiquent 12. 000 dépistages quotidiens.

Le nombre de lits en soins intensif est aussi une variable à prendre en compte : 25 000 en Allemagne contre 7 000 en France ou 5 000 en Italie. Enfin, la démographie contribue à aggraver les effets de la pandémie. L’Italie a, par exemple, la population la plus vieille d’Europe : 23% des Italiens ont plus de 65 ans.

Dans la même thématique

Coronavirus : quand Edouard Philippe nuance le faible taux de mortalité en Allemagne
3min

Politique

Réforme des retraites : « On donne la main à 100 % aux partenaires sociaux », assure Aurore Bergé 

Invitée de la matinale de Public Sénat, la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, est revenue sur l’ouverture de négociations sur la réforme des retraites. Alors que le parti socialiste menace toujours de voter la censure, le Premier ministre pourrait livrer des précisions durant sa déclaration de politique générale au Sénat.

Le

Bayrou dossier ok
9min

Politique

Discours de politique générale de François Bayrou : « Si c’est un jeu de dupes, on censurera », prévient Patrick Kanner

Malgré une avancée sur les retraites, avec un retour à la table des discussions avec les partenaires sociaux, « le compte n’y est pas » pour une bonne partie des socialistes, après le discours de politique générale de François Bayrou. Pourtant, « il y avait un accord » avec les ministres, confie le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. Mais le premier ministre s’est montré peu précis, voire maladroit, pour donner le change au PS.

Le