Edouard Philippe, en première ligne pour mettre en oeuvre les annonces d'Emmanuel Macron afin de "freiner" le coronovirus, a annoncé vendredi l'interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes et juge possible d'organiser les deux tours des municipales dans "de bonnes conditions".
"Nous allons faire passer cette limite aux rassemblements de 100 personnes. L'idée c'est de faire en sorte que nous puissions ralentir la progression, la circulation du virus" et cette interdiction s'appliquera sur tout le territoire national et dès maintenant, a expliqué le Premier ministre sur TF1.
"Cent personnes, ça veut dire évidemment des conséquences importantes pour les théâtres, pour les cinémas", a reconnu le chef du gouvernement.
Interrogé à propos des mariages, il a répondu: "Notre objectif, c'est de protéger la santé des Français quoi qu'il arrive, mais que c'est aussi de préserver la continuité de la vie de la Nation".
"Il n'est absolument pas questions de fermer les commerces alimentaires", ni "de fermer les transports en commun", a-t-il toutefois précisé.
Olivier Veran à Bruxelles le 6 mars 2020
AFP/Archives
Dimanche, le gouvernement avait déjà annoncé par la voix du ministre de la Santé Olivier Véran l'interdiction de tous les rassemblements de plus de 1.000 personnes, et ce jusqu'au 15 avril, en plein air comme en milieu clos.
Sur les municipales, le Premier ministre s'est voulu confiant. "Si nous avons pris cette décision (d'organiser les élections municipales), c'est en écoutant les scientifiques et nous avons la conviction que nous pouvons organiser dans de bonnes conditions le premier et le second tour" (dimanche et le 22 mars), a-t-il assuré. "Les procurations c'est encore possible" pour le deuxième tour, a-t-il insisté alors qu'une forte abstention est redoutée par certains.
"Il faut prendre au sérieux cette crise sanitaire et en même temps, il faut avoir confiance dans le bon sens des Français, dans la capacité de notre pays, de notre Etat, de notre peuple, à franchir ces difficultés", a-t-il fait valoir.
Interrogé sur la fermeture, à partir de lundi et "jusqu'à nouvel ordre", des crèches, écoles et universités, Edouard Philippe a expliqué qu'on "maintiendra ces mesures aussi longtemps que c'est nécessaire".
"Notre ligne c'est que pour ceux qui doivent passer des concours, on devrait pouvoir les maintenir", a-t-il toutefois précisé.
Il ne s'est pas prononcé sur le passage au stade 3 de la lutte contre le coronavirus, estimant que "plus que savoir stade 2, stade 3, la question c'est les mesures, l'impact, la façon dont les Français les percoivent et les respectent".
Concernant la fermeture des établissements scolaires et des universités, il a affirmé que le but était de maintenir les concours dans les facs et pour le bac, "il faudra adapter les programmes".
Il a plaidé pour une "coordination" européenne, regrettant "des tentations de mesures très nationales et non coordonnées".
Avant son entretien à TF1, le Premier ministre s'était rendu en fin de matinée place Beauvau pour faire un point avec le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, le secrétaire d'Etat Laurent Nuñez et le ministre de la Santé Olivier Véran sur l'organisation des élections municipales.
Le député de la France insoumise Eric Coquerel (C) pose une question au gouvernement à l'Assemblée nationale le 25 février 2020
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Accompagné du professeur Jean-François Delfraissy, qui préside le conseil scientifique sur le coronavirus, Edouard Philippe s'est entretenu par visioconférence avec les préfets des départements les plus touchés par la maladie (Aude, Hérault, Haute-Savoie, Haut-Rhin, Oise, Calvados, Ille-et-Vilaine et Morbihan).
Dans l'opposition, Le député LFI Eric Coquerel a ironisé sur l'interdiction de rassemblements de plus de 100 personnes: "Est-ce que cela concerne aussi, par exemple, les rames de métro aux heures de pointe ?". Le chef de LFI Jean-Luc Mélenchon a lui demandé de la "cohérence" et pas d'annonces gouvernementales "surprises".
Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.
Alors que le premier ministre a demandé aux partis de se positionner par rapport à l’exécutif selon trois choix, les partis de gauche ne souhaitent pas rentrer pas dans le jeu de François Bayrou. Ils attendent des signaux qui pourraient les amener à ne pas censurer. Mais ils ne les voient toujours pas…
C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».
Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.