Contrôles d’identité : « on ne va pas rentrer dans une politique de quotas », estime Hervé Mariton

Contrôles d’identité : « on ne va pas rentrer dans une politique de quotas », estime Hervé Mariton

Aulnay-sous-Bois, rapport de la Cour des comptes, campagne de François Fillon : Parlement Hebdo revient avec Hervé Mariton sur l'actualité de la semaine.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Il a fait sa rentrée politique ce mardi, un mois après un malaise cardiaque qui l'a contraint au repos. Invité de Parlement Hebdo, le député de la Drôme Hervé Mariton a réagi à l'actualité parlementaire et politique de la semaine. À commencer par l'affaire du jeune Théo à Aulnay-sous-Bois. « On voit bien qu'il y a un problème grave dans notre pays qui est un problème de relation entre les forces de l'ordre et un certain nombre de citoyens », a déclaré celui qui avait souhaité se présenter à la primaire de la droite.

« À la fois, il y a de la part d'un certain nombre de nos concitoyens – d'habitants de certains quartiers de notre pays plus particulièrement – une forme d'hostilité systématique, non seulement à l'égard des forces de l'ordre mais à l'égard de tout ce qui représente l'autorité […] et il y a de l'autre côté, des écarts qui ne sont pas acceptables. »

Des écarts comme les mots. « On a ce policier utilisant le terme de bamboula, le terme est manifestement inapproprié et irrespectueux. Cela mérite au minimum un rappel à l'ordre », a-t-il condamné.

« On ne va pas non plus établir des quotas »

Les évènements d'Aulnay n'ont pas manqué de faire réagir le député sur la question des contrôles au faciès :

« J'entendais sur une antenne il y a quelques jours un spécialiste de ces questions, de sécurité et de banlieue qui disait : c'est choquant, il y a dans les contrôles d'identité qui sont faits en France une proportion importante de personnes originaires de tel quartier, ou avec telle ou telle origine ethnique.
On ne va pas non plus établir des quotas et dire: il faut tel pourcentage de contrôles de personnes qui ressemble à ça, et tel pourcentage, et puis pour des raisons politiquement corrects, faire en sorte que des gens qui n'ont pas de raison a priori d'être contrôlées par la police, le devienne. Il peut y avoir des gens parfaitement gaulois d'allure que la police ait envie de contrôler parce qu'elle a besoin de le faire, mais on ne va pas rentrer dans une politique de quotas là-dessus. »

Interrogé sur les sondages indiquant que de plus en plus de policiers seraient tentés par Marine le Pen, Hervé Mariton en appelle aux fondamentaux de sa famille politique :

« Je pense pour ce qui nous concerne à droite, dans la campagne de François Fillon, qu'il est important d'affirmer ce qu'est notre engagement sur ces questions d'autorité, sur ces questions de sécurité. »

« Il a été amené à exprimer des excuses, il faut que l'on avance »

La campagne de François Fillon justement, Hervé Mariton entend y jouer une « place active ». S'il reconnaît qu'il y a « peut-être eu un certain nombre de choix inappropriés par François Fillon »  que les Français ont été « troublés », celui qui a intégré le tout nouveau comité de campagne resserré appelle à aller de l'avant :

« François Fillon a été amené à exprimer des regrets, des excuses. Et maintenant, il faut que l'on avance. »

Face au scénario d'un second tour Le Pen-Macron, et de l'absence du candidat de la droite – un « risque » pointe-t-il – Hervé Mariton vante le projet de son camp, le seul qui à être dans « l'intérêt de la France », selon lui.

« La campagne est déjà bien compliquée »

S'inquiétant d'une situation actuelle « d'extrême confusion », le député s'est attaqué aux projets de ses adversaires politiques : Emmanuel Macron, une « illusion » et la « suite de François Hollande », « le projet tout à fait inadapté de Marine le Pen » ou encore « les visions très à gauche de Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon ».

Dans ce contexte difficile pour la droite, Hervé Mariton ne voit pas d'un très bon œil une éventuelle entrée en campagne de François Bayrou. « Je ne pense pas qu'il ait aujourd'hui une très grande valeur ajoutée à apporter à une campagne qui est déjà bien compliquée, qu'il réfléchisse à la responsabilité qu'il prend », avertit Hervé Mariton.

Hervé Mariton face au Scan politique - Parlement Hebdo
06:17

Dans la même thématique

France Politics
11min

Politique

Budget, assurance chômage, Nouvelle-Calédonie… Les dossiers chauds qui attendent Michel Barnier

Après deux mois de flottement, de nombreux dossiers se sont accumulés sur le bureau du Premier ministre. Tout juste nommé, Michel Barnier va devoir relancer plusieurs réformes, mises à l’arrêt avec la dissolution. Néanmoins, la constitution d’un budget reste le premier saut d’obstacles pour le nouveau chef de gouvernement et sa future équipe ministérielle.

Le

NATO Summit
6min

Politique

« Depuis les élections législatives, l’autorité d’Emmanuel Macron s’est affaiblie en Europe et sur la scène internationale »

Ce vendredi, Emmanuel Macron rencontre Olaf Scholz sur les bords du lac Léman, à Évian-les-Bains. Le chef de l’Etat et le chef du gouvernement allemand participent à la nouvelle édition des rencontres franco-allemandes, un rendez-vous devenu incontournable dans les relations entre les deux pays. Alors que les deux hommes sont affaiblis sur la scène intérieure à la suite de revers électoraux, la professeure d'histoire et de civilisation allemande à Sorbonne Université, Hélène Miard-Delacroix, dresse un état des lieux des relations entre Paris et Berlin.

Le

France Politics
5min

Politique

« Ce n’est pas un amateur de punchlines », Michel Barnier raconté par ses soutiens au Sénat

Le nouveau Premier ministre au CV long comme le bras a été le troisième homme de la dernière primaire interne à LR. A cette époque, peu de sénateurs croyaient en ses chances de victoire. Ses soutiens de l’époque expliquent pourquoi ils avaient fait de lui leur favori. Ils décrivent un homme taillé pour exercer le pouvoir, beaucoup moins pour le conquérir.

Le