Le chef de file des députés LREM Richard Ferrand a estimé jeudi que, "sauf mauvaise foi", "nous devrions aboutir" à un accord avec le Sénat, à majorité de droite, sur le projet de révision constitutionnelle.
"Le Sénat partage avec nous la défense et la promotion des droits du Parlement et la meilleure prise en compte des territoires", deux enjeux "très fortement pris en compte", a affirmé M. Ferrand, rapporteur général du projet de révision, lors d'une conférence de presse au côté des corapporteurs et porte-parole des groupes LREM et MoDem.
"Sur la base de ces deux objectifs et sauf à être de mauvaise foi - ce que je ne prête pas aux sénateurs - nous devrions aboutir", a poursuivi le député LREM du Finistère et ancien ministre, avant l'examen du projet de loi à partir de mardi dans l'hémicycle.
Un peu plus tôt, sur LCP, le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, a, lui, considéré que "pour l'instant, les conditions d'un accord ne sont pas réunies" et qu'"il ne faut pas que cette révision constitutionnelle soit utile au seul Emmanuel Macron en concentrant toujours plus de pouvoirs vers un hyper président".
Pour toute révision de la Loi fondamentale, "nous ne pouvons rien faire les uns sans les autres" car "il faudra au bout du bout que le Sénat adopte" le même texte que l'Assemblée, a ajouté M. Ferrand.
"Je dis souvent à des collègues +c'est pas la peine de vous enhardir pour amender des choses dont on sait que le Sénat ne veut pas, ça ne sert à rien+", a-t-il martelé, comme il l'a fait lors de l'examen du texte en commission, face à des amendements sur la Corse ou les langues régionales notamment.
"Il faut trouver ce qui permettra d'aboutir", a encore insisté le président du groupe majoritaire de l'Assemblée.
Quant au dialogue avec le gouvernement, "ça se passe bien", selon lui. De façon générale, selon M. Ferrand, "celui qui porte un texte, même quand il est un parlementaire, n'aime pas qu'on y touche, parce qu'il le trouve très bien" donc "forcément le porteur du texte a des réticences" face aux amendements. "C'est notre travail de conviction" qu'il faut mener.