[Série] La sélection de Livres & vous pour l’été : cinq biographies à emporter dans vos bagages

[Série] La sélection de Livres & vous pour l’été : cinq biographies à emporter dans vos bagages

Lire le temps des vacances, lire en liberté… Cet été l'équipe de l'émission Livres & Vous présentée par Guillaume Erner, vous propose une sélection d’ouvrages qui viendront enrichir vos loisirs, ou vos neurones le temps du repos. Biographies, essais politiques ou romans graphiques. Bonnes vacances. Et bonne lecture à tous !
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Une impératrice sous la plume d’une philosophe : « Les Conflits d’une mère, Marie-Thérèse d’Autriche et ses enfants » d’Élisabeth Badinter – Ed. Flammarion

Elle fut impératrice de l’un des plus puissants empires. Elle est une philosophe qui a réfléchit sur la place des femmes dans la société. 
Dans « Les conflits d’une mère », Élisabeth Badinter parle des conflits intimes de cette femme, « saluée pour être la reine de la diplomatie, réussissant ainsi à grand renfort de travail, à moderniser l’armée, la justice, l’administration et à mener deux grandes guerres » mais aussi de cette mère aimante de 16 enfants.

Marie-Thérèse allie son travail, ses responsabilités et s’occupe aussi de ses enfants. « C’est elle qui les soigne quand ils sont malades ». Pour Élisabeth Badinter, « elle a des entrailles maternelles » : Elle porte le deuil, rend hommage à ceux qui l’ont quitté trop tôt en les représentant en angelots sur les murs du château impérial d’Innsbruck. Elle montre ses sentiments, s’investie pleinement dans l’éducation de ses enfants : « Une attitude de mère impensable au XVIIIe siècle » pour la philosophe. Un exemple encore aujourd’hui ? Réponse avec cette lecture estivale : « Les Conflits d’une mère, Marie-Thérèse d’Autriche et ses enfants ».

 

« Les Conflits d'une mère, Marie-Thérèse d'Autriche et ses enfants » Citation

 

Un immense compositeur, auteur de « L’Hymne à la joie » bien que la joie ne soit pas le fil conducteur de son existence : « Beethoven - La passion de la fraternité » d’Erik Orsenna Ed. Stock/Fayard

Chez les Orsenna, on n’écoutait pas de musique. L’académicien s’y est intéressé tardivement. « L’un de mes frères a commencé très tôt la musique classique, donc la musique c’était lui et moi je racontais des histoires ».
Mais un jour, un choc esthétique le saisit à la cathédrale de Quimper : « J’ai entendu un air qui m’a absolument élevé, une cantate ». Aujourd’hui à 74 ans, il joue du piano depuis 6 ans seulement, et confesse amusé : « Je suis très mauvais ».


Après un livre sur Beaumarchais et un autre sur Lenôtre, il décide donc d’écrire sur la vie de Beethoven, que le père, qui voulait en faire un petit Mozart faisait travailler assidûment. « A 12-13 ans donc, il accompagne le théâtre de Bonn où il habitait, en Allemagne » puis comme les jeunes prodiges de son époque, il est envoyé dans le cadre de ce que l’on appelait « des tournées de virtuosités ».
Mais n’est pas Mozart qui veut et la carrière de Beethoven met plus de temps à s’envoler d’autant que vers l’âge de 26 ans, c’est le choc, il devient sourd. Au désespoir, il pense un moment au suicide avant de se raviser : « Il avait tellement d’airs dans la tête qu’il devait transmettre à l’humanité » raconte l’académicien dans son ouvrage… « A partir de ce moment où il n’entend plus, il va inventer et bâtir une œuvre qui deviendra un socle pour la musique moderne ». Cet été, (re) découvrez le compositeur grâce au livre « Beethoven - La passion de la fraternité ».

« Beethoven - La passion de la fraternité » Citation

 

Un écrivain qui ne cesse d’envoûter des générations de lecteurs fascinés par son destin hors du commun : « À la recherche de Milan Kundera » d’Ariane Chemin - Ed. du Sous-Sol

« Je n’ai pas voulu faire une biographie mais une sorte de récit impressionniste ». Dans son ouvrage, Ariane Chemin, qui n’a pas rencontré directement l’écrivain mais sa femme Vera, est donc partie sur les traces de Milan Kundera, qui vit en France et s’est retiré de la vie médiatique depuis plus de 35 ans. Un écrivain mystérieux, dont l’œuvre est intimement liée à l’Histoire de son pays d’origine. Milan Kundera est né en Tchécoslovaquie à l’époque où la région faisait partie de l’URSS. Son roman « La Plaisanterie », qui raconte l’enfermement d’un jeune étudiant ayant fait une blague qui a déplu au pouvoir étatique du pays, a été célébré lors du Printemps de Prague, moment de la libéralisation du pays.

Mais si la renommée mondiale de l'autrice s’est ensuite développée dans les années 1980, en revenant dans le pays de naissance de Milan Kundera, Ariane Chemin a constaté qu’« à Prague, il ne restait plus rien de l’auteur, pas une plaque, il a été effacé ».
Mais pour quelle raison ? Pour Ariane Chemin, « il y a 10 ans une polémique à son sujet a éclaté. Il a été accusé d’avoir été un informateur de la police. Adulé en France, une série d’intellectuels français est alors venue à son secours, mais ces accusations ont beaucoup marqué les habitants de Prague ».
A vous de vous faire une opinion et partir « À la recherche de Milan Kundera » grâce à l’ouvrage de la journaliste Ariane Chemin.

« À la recherche de Milan Kundera » Citation


Un président qui cultive savamment une certaine part de mystère sur son destin singulier : « Président cambrioleur » de Corinne Lhaïk – Ed. Fayard

« Une chose est sûre, les Français ont été surpris de le voir arriver, certains séduits, d’autres résignés parce qu’ils ne voulaient pas de Marine Le Pen. Aujourd’hui une part de la population est déçue et la crise actuelle va donc servir de juge de paix ». Dans « Président cambrioleur » la journaliste Corinne Lhaïk décrypte l’origine de ce « brouillard macronien » grâce notamment aux protagonistes de cette histoire qui ont pour la plupart accepté de témoigner : Emmanuel et Brigitte Macron, leurs proches, le premier cercle du pouvoir, et tous ceux qui ont croisé, combattu et affronté l’actuel président. 

Mais pourquoi Emmanuel Macron déplaît et irrite-t-il autant ? Vous le découvrirez au fil des pages. Pour Corinne Lhaïk en tout cas, « si les autres présidents étaient souvent haïs pour leurs positions politiques, Macron déplaît irrite, provoque et agace par ce qu’il est, par son parcours. Il a ce côté du type à qui tout souri, il donne envie de le cabosser… ». Serez-vous du même avis ? Découvrez cette biographie d’Emmanuel Macron « Président cambrioleur » pour vous faire votre opinion. 

 

« Président cambrioleur » Citation

Et enfin… Une cathédrale qui absorbe au fil des siècles les grands évènements de la nation jusqu’à sa funeste destruction en 2019 : « Notre-Dame, la fabrique d’un chef-d’œuvre » d’Alexandre Gady - Ed. Le Passage

Chacun peut se souvenir où il était le 15 avril 2019, lorsqu’il a appris l’incendie de Notre-Dame de Paris. Deux ans plus tard, à l’occasion de cet « anniversaire », Alexandre Gady, professeur d’Histoire de l’art, retrace l’évolution de la cathédrale en ruine : « Elle a toujours été imparfaite, rappelle-t-il dans son ouvrage. Née au XIIe siècle au moment d’une bascule entre le roman et le gothique, dès le XIIIe siècle on la modifie car elle est considérée comme « pas assez lumineuse ».

Tout au long de l’Histoire on l’a ainsi entretenu mais aussi corrigée. Autre exemple, la fameuse flèche qui s’est écroulée lors de l’incendie de 2019 existait jusqu’à la révolution avant de disparaître. C’est donc Eugène Viollet-le-Duc et son acolyte Jean-Baptiste Lassus qui gagnent concours et ont l’idée de la rebâtir cette flèche au cours du XIIIe siècle. Modernisée, reconstruite au fils des siècles, pour redécouvrir ce joyau architectural devenu véritable « maison commune des Français » et peut-être comprendre les débats qu’ont suscité ces derniers mois la restauration du monument, lisez l’ouvrage d’Alexandre Gady « Notre Dame de Paris, La Fabrique d’un chef-d’œuvre ».

« Notre Dame de Paris, La Fabrique d’un chef d’œuvre » Citation

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Société

Procès de l'assassinat de Samuel Paty : tous les accusés ont été reconnus coupables

Les deux amis de l’assassin du professeur Samuel Paty, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, ont été reconnus coupables de complicité d’assassinat et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle. Le verdict a été accueilli par des cris et des pleurs de la part de la famille de Naïm Boudaoud, âgé de 22 ans. « Ce soir, c’est la République qui a gagné », s’est félicité Thibault de Montbrial, avocat de Mickaëlle Paty, une des sœurs du professeur assassiné. La cour a également déclaré coupables d’association de malfaiteurs terroriste les deux auteurs de la « campagne de haine « qui ont fait de Samuel Paty une « cible » : Brahim Chnina, 52 ans et le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, 65 ans, ont écopé respectivement de 13 et 15 ans de réclusion criminelle. « J’ai compris que vous avez fait de la politique, pas de la justice », s’est exclamé depuis son box Abdelhakim Sefrioui avant d’être sèchement interrompu par le président, tandis que la famille de Brahim Chnina, très nombreuse sur les bancs du public, éclatait en sanglots et cris de désespoir. Vincent Brengarth, un des avocats d’Abdelhakim Sefrioui, a annoncé aussitôt que son client faisait appel de sa condamnation. Ouadie Elhamamouchi, autre avocat du prédicateur, a estimé que son client était désormais « un prisonnier politique ». « Je me désolidarise de ces propos-là », a cependant nuancé Me Brengarth, montrant des failles dans la défense du prédicateur. Avocat de la compagne de Samuel Paty et de leur fils, présent à l’audience, Francis Szpiner s’est félicité d’un « verdict équilibré ». Le fils de Samuel Paty, âgé seulement de 9 ans, a compris que « justice a été rendue pour son père », a-t-il ajouté. Si le quantum des peines n’est pas très différent de ce que réclamait le parquet, la cour présidée par Franck Zientara a choisi de maintenir l’infraction de « complicité » pour les deux amis d’Abdoullakh Anzorov, un islamiste radical tchétchène de 18 ans, abattu par la police peu après son acte. Les quatre autres accusés, dont une femme, appartenant à la « jihadosphère » qui était en contact avec Anzorov sur les réseaux sociaux, ont également tous été condamnés à des peines de prison ferme ou avec sursis. Pour deux d’entre eux (Ismaël Gamaev et Louqmane Ingar) la cour a retenu l’association de malfaiteurs terroriste tandis qu’elle a déclaré coupable Priscilla Mangel de provocation au terrorisme et Yusuf Cinar d’apologie du terrorisme. La veille de l’attentat, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov avaient accompagné Anzorov à Rouen pour y acheter un couteau (pas celui qui a servi à décapiter Samuel Paty) qui sera retrouvé sur la scène de crime. A l’audience, Boudaoud et Epsirkhanov ont répété qu’Anzorov leur avait expliqué que ce couteau était « un cadeau » pour son grand-père. Le jour de l’attentat, le 16 octobre 2020, Boudaoud, le seul sachant conduire, avait accompagné le tueur dans un magasin de pistolets airsoft puis l’avait déposé à proximité du collège où enseignait Samuel Paty. « Volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers » Les deux jeunes gens « avaient conscience de la radicalité » d’Anzorov et qu’il « avait la volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers », a estimé la cour. Cependant, a souligné le président Zientara, « il n’est pas démontré que (les deux jeunes gens) étaient avisés de l’intention d’Anzorov de donner la mort à Samuel Paty ». Les magistrats du Pnat avaient requis 14 ans de réclusion assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Boudaoud et 16 ans de réclusion également assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Epsirkhanov. La cour n’a cependant pas retenu la période de sûreté des deux tiers à leur encontre. Brahim Chnina, père de la collégienne qui a menti en accusant le professeur d’avoir discriminé les élèves musulmans de sa classe lors d’un cours sur la liberté d’expression où il a présenté une caricature de Mahomet, avait lui posté des messages et une vidéo hostile au professeur dès le 7 octobre. Quant à Abdelhakim Sefrioui, fondateur de l’association (aujourd’hui dissoute) pro-Hamas « Collectif Cheikh-Yassine », il avait qualifié Samuel Paty de « voyou » dans une autre vidéo. Mais rien ne prouve qu’Anzorov avait vu la vidéo d’Abdelhakim Sefrioui, avaient mis en avant ses avocats, ajoutant que leur client n’avait pas rencontré l’assassin de Samuel Paty. « La cour a considéré que (MM. Chnina et Sefrioui) avaient préparé les conditions d’un passage à l’acte terroriste », a indiqué M. Zientara. (Avec AFP)

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