Sortir de la crise. Un objectif pour le moins étrange, alors que la situation sanitaire du pays est critique, particulièrement en Île-de-France. Le gouvernement souhaite néanmoins présenter un cap à la société, et plus précisément aux entreprises et aux salariés.
Cette nouvelle conférence du dialogue social le 15 mars, a réuni les organisations syndicales et patronales et plusieurs membres du gouvernement par visioconférence. A l’issue de cette rencontre, Jean Castex a présenté les propositions du gouvernement quant à certaines mesures d’aide aux travailleurs.
Concernant l’accompagnement des contrats d’apprentissage tout d’abord, le Premier ministre a annoncé la prolongation du « soutien de l’Etat jusqu’à la fin de l’année 2021, pour donner à tous la plus grande visibilité ». Cela représentera un effort de 2,4 milliards d’euros. En 2020, près de 500 000 contrats de ce type avaient été signés en France et soutenus financièrement par l’Etat.
Toujours au sujet de l’emploi des jeunes, Jean Castex a déclaré que la prime pour l’embauche des travailleurs de moins de 26 ans prendra fin en mai. Cette aide s’élève à 1 000 euros par trimestre de contrat (pendant un an maximum) et l’année dernière, les entreprises françaises ont déposé 340 000 demandes pour cette prime. « Dans une logique de sortie progressive des aides, nous la recentrerons sur les salaires inférieurs à 1,6 SMIC à partir d’avril », a ajouté le chef du gouvernement.
Reconnaissance pour les travailleurs de seconde ligne
Les syndicats de salariés mettaient en garde contre un arrêt trop brutal des aides : « Il faut prolonger les mesures qui ont été mises en œuvre. C’est le fameux quoi qu’il en coûte du président, et l’économie en a encore besoin », a signifié le président de la CFTC, Cyril Chabanier.
Par ailleurs, Jean Castex a indiqué que le gouvernement souhaitait « manifester sa reconnaissance aux salariés dont la présence au travail est indispensable pour la continuité économique de notre pays tout au long de la crise ». Il fait référence aux travailleurs de « seconde ligne », particulièrement exposés à la pandémie du fait de leurs conditions de travail, comme les caissières, les aides à domicile ou les ouvriers du bâtiment.
Le gouvernement a autorisé le versement cette année, d’une prime exonérée de charges sociales et fiscales de 1 000 euros (il réactive ainsi la « prime Macron », mise en place après la crise des Gilets Jaunes). Le montant de l’aide pourra atteindre 2 000 euros, notamment si l’entreprise s’engage à valoriser les métiers en question.
« Les entreprises sont dans une situation difficile »
Mettre en œuvre une nouvelle prime, « ça va être difficile », a averti sur France Info Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, « alors que la plupart des entreprises sont dans une situation financière difficile ».
Le chef du gouvernement a en outre expliqué que la réflexion autour de la levée progressive des restrictions sanitaires en entreprise et de l’aménagement des aides se poursuivra sous forme de négociation tripartite, entre le gouvernement, les syndicats et le patronat. Il a salué la mobilisation de ces derniers pour trouver des solutions pour maintenir le marché du travail durant la crise.
Le Premier ministre semble se réjouir du dialogue social mené durant cette conférence. Cependant, les sujets épineux (les réformes de l’assurance chômage, des retraites et le financement de la protection sociale) n’ont pas été abordés.