Le Premier ministre François Bayrou, tout juste nommé par Emmanuel Macron, a assuré qu'il y avait « un chemin à trouve » menant à la « réconciliation nécessaire » du pays.
Commission d’enquête : « Ce n’est pas seulement le gouvernement actuel qui peut être questionné » estime Marc Fesneau
Par Public Sénat
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Après les tensions qu’avait déclenchées la commission d’enquête sur l’affaire Benalla, celle sur la crise sanitaire pourrait-elle raviver les conflits entre l’exécutif et le Sénat ? Marc Fesneau, le ministre des relations avec le Parlement, invité d’Audition Publique lundi 18 mai, ne le pense pas. « Je ne crains rien » estime-t-il.
« Je ne trouve pas anormal que les Parlements se saisissent de la question. Les commissions d'enquête sont faites pour ça » rappelle le ministre. Mais il émet quand même un questionnement : « Il peut y avoir une interrogation sur la temporalité. Est-ce qu’il n'y a pas lieu d'attendre qu'on soit sorti un peu de cette crise ? ». Selon lui, la mise en place du déconfinement ne signifie pas que le pays ne vit plus en plein dans la crise sanitaire et économique.
« Je me souviens du procès qui a été fait à Roselyne Bachelot »
Quant à la crainte « d’un procès politique » qui pourrait être fait sur la gestion gouvernementale de l’épidémie, notamment sur la crise de l’hôpital et les stocks de masques, Marc Fesneau se dit confiant. « La question n'est pas la charge, c'est de regarder ce qui aurait pu être mieux fait, mieux anticipé. Je constate d'ailleurs que sur un certain nombre de sujets, ce n'est pas seulement le gouvernement actuel qui peut être questionné mais les gouvernements précédents. Prenons la simple question des masques, et on en rediscutera ».
Du côté des sénateurs, les critiques se font parfois vives. Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, estime ainsi que le gouvernement « a trompé les Français sur le port des masques pour cacher la pénurie ». Un argument balayé par le ministre, qui met en cause « une politique globale depuis 10 ans, qui a été une politique de réduction » des stocks.
« Je me souviens du procès qui avait été fait à Roselyne Bachelot à l'époque [de la grippe H1N1], la soupçonnant de tous les maux, y compris de conflit d'intérêt, sur la question des masques et des vaccins. Et donc on a baissé collectivement la garde. Prenons acte de cette situation-là » conclut Marc Fesneau.