L'ex-eurodéputé Daniel Cohn-Bendit a affirmé dimanche qu'il ne remplacerait pas Nicolas Hulot à la tête du ministère de la Transition écologique, une décision prise "d'un commun accord" avec le président Emmanuel Macron.
M. Cohn-Bendit a précisé, qu'après réflexion, il avait estimé que c'était "une fausse bonne idée". "On a pris la décision ensemble" avec le chef de l'Etat, a-t-il ajouté sur LCI, précisant qu'il devait voir Emmanuel Macron "ce soir, cette nuit ou demain".
Le président "m'a dit: Si tu es ministre, tu perds ta personnalité, tu n'as plus cette liberté, est-ce que tu veux cela ? On est d'accord que c'est une fausse bonne idée". "0n a décidé d'un commun accord que je ne serai pas ministre", a ajouté cette figure de l’Écologie.
Daniel Cohn-Bendit a suggéré au président les noms de Laurence Tubiana, directrice générale de la Fondation européenne du climat "qui est une femme qui a des réseaux au niveau international" et de Pascal Canfin, président du WWF France, "qui a été ministre, député européen, qui a des réseaux européens" et "qui est surtout un grand spécialiste de la fiscalité écologique".
Emmanuel Macron et Edouard Philippe mènent des consultations sur le remaniement qui doit être annoncé d'ici mardi, après la démission surprise de Nicolas Hulot.
Daniel Cohn-Bendit dit avoir eu "une longue discussion" samedi avec Emmanuel Macron, qui n'avait toujours pas trouvé la perle rare. "Hier (samedi), il n'avait pas encore la solution. Il évoquait des pistes. Il parlait avec des gens", a-t-il dit.
Concernant la démission de Nicolas Hulot, Daniel Cohn-Bendit a affirmé que l'ex-ministre l'avait appelé début août. "Il m'a dit : +J'hésite. C'est difficile+. Il m'a dit :"Avec Emmanuel Macron, j'arrive à m'entendre. Edouard Philippe pense différemment, je n'y arrive pas", a raconté l'écologiste, sans plus de précision.
L'écologiste a précisé qu'Emmanuel Macron lui avait lancé une perche pour les futures élections européennes : "Nous avons besoin de toi pour les élections européennes", lui a dit le président. Face à la "crise majeure" que traverse l'Europe, "on va voir maintenant comment on va travailler ensemble", a ajouté Daniel Cohn-Bendit.
Interrogé pour savoir s'il se voyait tête de liste pour ces élections, il a répondu : "je n'exclus rien", soulignant toutefois qu'il avait 73 ans et plusieurs mandats européens derrière lui.
Selon lui, "Le débat aujourd'hui, c'est le repli national ou l'explication de ce qu'est la souveraineté nationale". "Et ça, ça s'organise pas seulement en France mais dans toute l’Europe sinon c'est (le Premier ministre anti-migrants hongrois Viktor) Orban et tout ça qui vont prendre le pouvoir", a-t-il mis en garde.