Code du travail: les détracteurs de la réforme tentent de peser dans la rue

Code du travail: les détracteurs de la réforme tentent de peser dans la rue

Les syndicats opposés à la réforme du droit du travail, CGT et Solidaires en tête, battent à nouveau le pavé et font grève jeudi, pour tenter d...
Public Sénat

Par Bertille OSSEY-WOISARD, avec les bureaux de l'AFP

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Les syndicats opposés à la réforme du droit du travail, CGT et Solidaires en tête, battent à nouveau le pavé et font grève jeudi, pour tenter d'infléchir la position d'un gouvernement résolu à mener son projet à terme.

Des opérations escargots et des blocages étaient signalés à hauteur de Béthune et Compiègne (Hauts-de-France), Nancy et Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), à Rouen ou au Havre.

"Attention fainéants", "Non au CDD de 5 ans": à Nice, les trams et bus étaient couverts de slogans de la CGT peints en blanc, à la façon des écritures de l'artiste Ben.

Jusqu'à présent, le chef de l'Etat s'est montré inflexible pour faire aboutir une réforme applaudie par le patronat et les DRH, et qui reprend certaines de ses promesses emblématiques de campagne.

Depuis New York, il a tranché mardi: "La démocratie, ce n'est pas la rue".

Jeudi, Philippe Louis, président de la CFTC, lui a rétorqué: "La rue aussi, c'est la démocratie", tout en n'appelant pas à se joindre à cette deuxième mobilisation, lancée par la CGT, Solidaires, la FSU et l'Unef.

Les syndicats s'inquiètent notamment d'une baisse des moyens accordés aux représentants du personnel, dans le cadre de la fusion des instances. Ils critiquent également le plafonnement des indemnités prud'homales ou la possibilité de passer outre les syndicats pour négocier dans les entreprises de moins de 50 salariés.

S'il y a consensus entre les syndicats pour dire que cette loi risque d'affaiblir les droits des salariés - une vision que partagent les Français selon les sondages -, ils ne sont pas arrivés à faire front commun.

Code du travail : les prochaines étapes
Code du travail : les prochaines étapes
AFP

"On est bien décidés à ce que les ordonnances ne passent pas. C'est un vrai drame pour la jeunesse de ce pays", a déclaré jeudi Philippe Martinez, numéro un de la CGT, qui défilera à partir de 14H00 à Paris, de Montparnasse jusqu'à place d'Italie.

Comme la semaine dernière, des militants FO, CFE-CGC, CFTC et CFDT viendront gonfler les troupes des défilés, en opposition avec les lignes de leurs centrales respectives.

Jean-Luc Mélenchon, qui organise samedi avec La France Insoumise son propre cortège contre la réforme, manifestera également jeudi à Paris.

- "Une belle avancée" -

L'ampleur des manifestations sera cruciale, alors que près de 200 rassemblements et manifestations sont programmés, légèrement plus que le 12 septembre. Mais aucune nouvelle date de mobilisation n'est envisagée pour le moment.

La grève dans les transports publics est nettement moins suivie ce jeudi, avec un trafic quasi normal à la SNCF et normal à la RATP.

Pour ne pas rester en retrait de la grogne, les numéros un de la CFDT, de la CFTC et de l'Unsa ont appelé l'exécutif mardi à "ajuster" les ordonnances, pointant du doigt un projet "déséquilibré", qui "facilite" les licenciements.

Lundi, des syndicats routiers CFDT et CFTC ont ouvert le bal de la contestation de cette semaine, en organisant des rassemblements à Paris et en régions.

Les syndicats CGT et FO du transport vont prendre le relais lundi prochain, avec une grève reconductible. Et ils promettent une "mobilisation massive".

Manifestation contre la réforme du code du travail, le 21 septembre 2017 à Rennes
Manifestation contre la réforme du code du travail, le 21 septembre 2017 à Rennes
AFP

La fédération CGT des services publics a de son côté déposé un préavis de grève courant du lundi 25 septembre au 15 octobre.

A contre-courant des critiques syndicales, la principale association de DRH (ANDRH) a salué mercredi des ordonnances "très positives", qui vont "moderniser" et simplifier" la vie des entreprises.

De son côté, Pierre Gattaz, le patron du Medef, se réjouit de la réforme, jugeant que "c'est une belle avancée qui va favoriser la confiance pour le redressement du pays".

Après avoir annoncé une série de mesures impopulaires, pour faire des économies, le gouvernement devra faire face à d'autres contestations, dont celle de retraités le 28 septembre contre la hausse de la CSG, ou des fonctionnaires, le 10 octobre, opposés aux suppressions de postes prévues ou à la réinstauration du jour de carence.

Le 12 septembre, entre 223.000 et 500.000 personnes ont défilé dans toute la France (chiffres police et CGT), soit autant que la première journée de contestation de la loi travail, en 2016.

Dans la même thématique

Code du travail: les détracteurs de la réforme tentent de peser dans la rue
7min

Politique

Indépendance des médias : le Sénat adopte un texte vidé de sa substance, après de vifs échanges sur les médias du groupe Bolloré

La Haute assemblée a adopté une proposition de loi socialiste visant à renforcer l’indépendance ces médias. Mais la droite sénatoriale a supprimé les principales mesures, dont la création d’un droit d’agrément sur la nomination du directeur de la rédaction. La ministre de la Culture, Rachida Dati, a annoncé l’arrivée d’un « projet de loi issu des conclusions des états généraux de l’information ».

Le

Code du travail: les détracteurs de la réforme tentent de peser dans la rue
4min

Politique

Impôt sur les hauts revenus : « Ce qui devait être une taxation temporaire va être prolongé dans la durée », se félicite Boris Vallaud  

Invité de la matinale de Public Sénat, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud a livré sa vision de la situation budgétaire de la France. Le député des Landes se félicite de l’extension de l’impôt sur les hauts revenus et souhaite que les parlementaires aillent plus loin encore.

Le

NEW CALEDONIA : Saint-Louis, stronghold of the independence struggle in the Noumea area.
3min

Politique

Nouvelle-Calédonie : les sénateurs adoptent en commission un texte sur le report des élections provinciales

Les sénateurs ont adopté une proposition de loi socialiste, soutenue par le gouvernement, qui vise à reporter l’organisation des élections en Nouvelle-Calédonie, « au plus tard le 30 novembre 2025 », précise le rapporteur LR, Philippe Bas. L’objectif est de laisser du temps afin « de trouver les voies d’un accord » entre les partis politiques calédoniens et le gouvernement. C’est la question du dégel du corps électoral qui avait entraîné des émeutes, plongeant l’île dans la crise.

Le