Climat : « Il faut aller plus vite et plus loin » affirme François de Rugy

Climat : « Il faut aller plus vite et plus loin » affirme François de Rugy

Ce lundi, les experts climat de l’ONU (Giec) ont dévoilé un rapport alarmiste sur le réchauffement climatique. Ils exhortent la communauté internationale à engager des transformations « rapides » et « sans précédent ». Le ministre français de l’Environnement assure que « le mot d’ordre est à l’action ».
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Par Alice Bardo (sujet vidéo : Sandra Cerqueira)

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Quelques heures après la publication du rapport alarmiste du groupe d’experts climat de l’ONU (Giec) François de Rugy assure vouloir « aller plus vite et plus loin » pour  lutter contre le réchauffement climatique. Le ministre de la Transition écologique et solidaire sera-t-il à la hauteur des enjeux ? Les experts sont clairs : il faudrait baisser les émissions de CO2 de 45% d’ici 2030 pour contenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C, seuil au-dessus duquel les conséquences pour l’environnement seraient « irréversibles ».

« Malheureusement, nos objectifs ne sont pas aujourd'hui tenus pour ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre », a reconnu François de Rugy devant les sénateurs, mardi 2 octobre. Près de trois ans après la signature de l‘accord de Paris sur le climat et de l’adoption de la loi de Transition énergétique qui en découle, la France est en effet en deçà des objectifs qu’elle s’était fixé, à savoir la réduction de 27% d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2028 (par rapport à 2013) et de 75% d’ici à 2050. L’an dernier, elle a dépassé de 6,7% son « budget carbone » selon l’Observatoire Climat-énergie, publié en septembre 2018 par les ONG Réseau-Action-Climat et CLER. « On n’est pas du tout à la hauteur », regrette Anne Bringault, du Réseau Action Climat. Parmi les priorités qu’elle identifie, la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports, « le plus émetteur ».

« Le mot d’ordre est à l’action »

En visite au Mondial de l’Automobile 2018, à Paris, le ministre de la Transition écologique et solidaire a répondu au cri d’alarme du Giec en vantant ses mesures visant à « sortir de la circulation les voitures les plus anciennes ». Car « le mot d’ordre est à l’action » assure-t-il, avant de rappeler sa volonté de verser une prime à l’achat d’un véhicule hybride rechargeable (2000 euros pour les foyers non imposables, 1000 euros pour les autres). Une prime qui ne concerne actuellement que les véhicules électriques (6000 euros).

Mardi 2 octobre, face aux sénateurs, François de Rugy a admis ne « pas pouvoir promettre aux Français qu’il y va y avoir un basculement massif vers la voiture électrique dans les 5 ans qui viennent », repoussant l’objectif de transports « totalement décarbonés (…) à l’échelle de 2050 ». En attendant, l’exécutif a opté pour la fiscalité énergétique, à l’instar de l’augmentation de 10% de la taxe sur le diesel. « Je préfère taxer la pollution que le travail » s’est justifié le ministre d’Etat en réponse à Daniel Grémillet, sénateur (LR) des Vosges, qui l’accuse d’ « assommer nos concitoyens avec une fiscalité énergétique qui explose ».

Politique énergétique : François de Rugy s'explique devant les sénateurs
09:02

« Il faut donner du sens à la fiscalité énergétique »

« La fiscalité énergétique est absolument indispensable pour donner un prix à la pollution et rediriger vers des solutions alternatives », considère Anne Bringault. Qui tempère : « Il faut donner du sens à cette fiscalité. Actuellement ses recettes sont utilisées pour couvrir le budget général au lieu de l’être pour rénover des logements, par exemple ». Ces logements, ce sont les fameuses passoires énergétiques. Et François de Rugy ambitionne de rénover 500 000 d’entre elles car le secteur du bâtiment représente près de 20% des émissions de gaz à effet de serre. Daniel Gremillet confirme le diagnostic d’Anne Bringault : « Les aides à la rénovation énergétique ne sont pas à la hauteur des ambitions. ». Et François de Rugy de lui rétorquer qu’ « on ne peut pas se contenter de mesures d'incitation pour éradiquer les passoires énergétiques ».

Fin octobre, le gouvernement doit présenter sa loi de programmation pluriannuelle de l’énergie. Le successeur de Nicolas Hulot est donc attendu au tournant. Et pas seulement : « Macron a suscité un espoir international. Mais si les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, cette crédibilité ne durera pas », alarme Ronan Dantec, sénateur écologiste de la Loire Atlantique.

Renan Dantec réagit au rapport du GIEC
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