« Le tour c’est 3 500 kilomètres de sourires », pour Christian Prudhomme impossible de penser qu’il puisse être ringard, comme le disent certains de ses détracteurs. Pour lui, la grande boucle, « c’est un peu d’insouciance dans un monde qui ne l’est pas du tout ». Directeur du Tour de France depuis février 2007, il a eu à cœur de le moderniser tout conservant ce qui a fait son succès : la proximité entre les champions et le public.
« Le tour de France redonne de la fierté à des territoires oubliés »
« Depuis sept ou huit ans, j’ai ressenti une plus grande fierté encore des gens à accueillir le Tour. Parfois il n’y a plus d’école, plus de maternité, de stations-service… mais le Tour de France lui vient encore. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point on me dit : Merci. Parce qu’avec le passage des cyclistes, les gens existent tout à coup, le village, la ville se retrouve au centre de la carte et l’on parle d’eux, eux dont on ne parle pas d’habitude, on fait attention à eux ».
Un public toujours fidèle au rendez-vous. Car en plus « d’être à la mode » en France et plus encore chez nos voisins européens, le retour du vélo dans nos vies quotidiennes est une promesse de nouveaux champions. Pour Christian Prudhomme, le Tour de France agit « comme une locomotive pour la pratique de la bicyclette au quotidien ». Les anciens champions comme Bernard Hinault ou Raymond Poulidor, « c’était cette France qui allait à bicyclette à l’école ». Une France dans laquelle le directeur du Tour voit la promesse de l’émergence de nouveaux champions.
« On ne peut pas être directeur du Tour sans aimer la France »
Le Tour de France, ce sont des rencontres notamment avec les élus locaux et c’est à leur contact que l’ancien journaliste sportif a pris conscience de leur travail. « Ils se battent au quotidien, pas pour eux mais pour les Français et même s’ils peuvent se tromper comme on se trompe tous, ils essayent ».
« En faisant que le Tour existe année après année, je rêverai que les Français aient conscience au moins de ça », déclare Christian Prudhomme. Une déclaration d’amour aux maires des petites communes que la Grande boucle traverse chaque été.
Et si demain les petits maires jettent l’éponge, non plus envie de faire ce qu’ils font, qui le fera ? poursuit-il. « Cela me frappe et me fascine, j’ai beaucoup d’attachement pour les élus de terrain », affirme Christian Prudhomme avant de conclure dans un éclat de rire qu’il ne compte pas s’engager prochainement en politique.
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