La direction de l'ordre public de la préfecture de police de Paris, sous le feu des projecteurs depuis l'affaire Benalla et la multiplication des manifestations violentes dans la capitale, a changé de visage avec le départ d'Alain Gibelin et son remplacement par Jérôme Foucaud.
Un décret du président de la République publié samedi au Journal officiel a mis fin aux fonctions de M. Gibelin, emblématique directeur de l'ordre public et de la circulation (DOPC) à Paris, passé de l'ombre à la lumière médiatique à la faveur de l'affaire Benalla dont il est l'un des protagonistes.
Âgé de 56 ans, M. Gibelin était le supérieur hiérarchique des trois policiers mis en cause pour avoir fourni à Alexandre Benalla des images de vidéosurveillance montrant l'ex-conseiller de l'Elysée s'en prenant violemment à un couple de manifestants, le 1er mai 2018, place de la Contrescarpe à Paris.
Ce haut responsable policier s'était également illustré lors des auditions de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur cette affaire qui a fragilisé la présidence d'Emmanuel Macron.
Devant les députés, il avait laissé entendre qu'Alexandre Benalla avait assisté à des réunions sécuritaires durant la période où il était officiellement suspendu, contredisant ainsi la version de l'Elysée. Il était ensuite revenu sur ses propos en plaidant "la bonne foi".
A la tête, depuis 2011, de la direction de l'ordre public et de la circulation, M. Gibelin a fait preuve d'une grande longévité sur un poste considéré comme l'un des plus prestigieux et sensibles de la police nationale.
Il est réputé être un spécialiste reconnu du maintien de l'ordre en dépit des nombreuses critiques qui affecte la gestion de l'ordre public depuis un an dans la capitale, des violences du 1er mai 2018 aux mobilisations des "gilets jaunes".
Plusieurs sources policières avaient fait état auprès de l'AFP depuis plusieurs semaines du remplacement de M. Gibelin par Jérôme Foucaud, qui était jusqu'ici directeur adjoint des ressources humaines à la préfecture de police de Paris.