Après l’arrestation le 20 septembre dernier de 13 hauts responsables de l’exécutif à la demande du Premier Ministre espagnol, Mariano Rajoy, et la saisie des bulletins de vote imprimés en vue du référendum sur l’indépendance, des manifestations spontanées pour leur libération et pour empêcher des perquisitions dans les sièges des partis catalans ont été réprimées et des renforts de la Garde Civile et de police ont été envoyés sur place pour maintenir un ordre qui paraît sévèrement menacé.
Impossible de regarder ces images sans penser à celles de la guerre civile et du franquisme, quand le mouvement autonomiste était poursuivi et traqué. Car Barcelone était devenu le refuge des démocrates et des étudiants progressistes venus du monde entier lutter contre la brutalité fasciste.
Hommage à la catalogne !
À l’époque l’écrivain George Orwell avait publié ses mémoires sur la guerre d’Espagne avec un titre éloquent : Hommage à la Catalogne.
Le Parti populaire espagnol dirigé par Mariano Rajoy qui a recyclé une partie des anciens cadres du franquisme semble renouer avec des pratiques que l’on pensait révolues. Comment prétendre défendre la démocratie en interdisant un vote, et en arrêtant des représentants démocratiquement élus ? M. Rajoy a beau s’appuyer sur un jugement de la cour constitutionnelle qui rejetait la légalité du référendum, il est intervenu bien tard et bien mal. En choisissant la force, il va envenimer une relation tendue avec l’une des régions les plus riches de son pays et risque d’attirer toute la sympathie à des indépendantistes qui ont, désormais, des allures de victimes, d’un politicien autoritaire aux idées courtes.