Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
“Ca suffit!”: Villepin appelle les Européens à contrer Trump
Par Public Sénat
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L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a appelé vendredi les dirigeants européens à marquer "plus collectivement un coup d'arrêt" à la politique "déstabilisante" de Donald Trump, après la reconnaissance unilatérale du président américain de Jérusalem comme capitale d’Israël.
Interrogé sur BFMTV-RMC, M. de Villepin a souligné "la grande difficulté" pour la communauté internationale de trouver "la bonne réponse" face à Donald Trump: "peut-on se contenter de simples déclarations ? (...) Face à la menace d'instabilité que représente l'administration Trump pour le monde -on le voit en Corée du nord, on le voit au Moyen Orient, on le voit en matière de libre-échange, on le voit pour le climat-, est-ce qu'il ne faut pas marquer plus collectivement et plus fortement un coup d'arrêt ? Ca suffit !", a-t-il dit.
"Est-ce qu'il faut se contenter de dire aux Américains comme certains le préconisaient en 2003 +ce n'est pas bien ce que vous faites+ ou est-ce qu'il faut se mobiliser diplomatiquement pour lui faire comprendre qu'il y aura un coût à tout ça et qu'il se retrouvera isolé sur la scène internationale ?", s'est-il demandé en référence à l'invasion américaine en Irak qu'il avait dénoncée à la tribune des Nations unies en février 2003.
"Ce que je crains pour être tout à fait franc (...) c'est la contagion de l'instabilité. La contagion de décisions qui, de fil en aiguille, peuvent conduire à un engrenage guerrier", a-t-il poursuivi.
Dominique de Villepin a exposé sa vision de la politique étrangère dans "Mémoire de paix pour temps de guerre", publié en 2016, ouvrage dans lequel il plaidait pour un multilatéralisme. Il estime qu'il faut aujourd'hui que "les dirigeants européens, avec toutes les bonnes volontés (...) marquent peut être plus fortement le risque que fait courir à la société internationale la décision américaine".
L'ex-ministre des Affaires étrangères s'en prend également au royaume wahhabite "qui multiplie les fronts". "Est-ce que cette attitude qui encourage l'instabilité n'est pas contagieuse, y compris pour l'Arabie saoudite qui, sur le Liban, sur le Yémen, multiplie les initiatives qui, le moins qu'on puisse dire, ne contribuent pas à faciliter les choses ?", demande-t-il.