Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
“Ca suffit!”: Castaner appelle à lever les blocages des “gilets jaunes”
Par Public Sénat
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Les évacuations de ronds-points et d'axes routiers bloqués dans le cadre du mouvement des "gilets jaunes" vont se "poursuivre", a affirmé lundi Christophe Castaner, ajoutant que cette mobilisation devait désormais cesser.
Depuis le début du mouvement, il y a eu "huit morts", a souligné le ministre de l'Intérieur: "Connaissez-vous un autre contentieux social sur ces trente dernières années qui a tué autant de personnes? Je le dis clairement: +Ca suffit!+", a-t-il ajouté en marge d'une visite à Nanterre dans les locaux de la Sous-direction de la lutte contre la cybercriminalité.
"Ca suffit, pour la sécurité des gilets jaunes, de nos concitoyens, pour la sécurité de nos forces de l'ordre (...). On ne peut pas continuer à paralyser l'économie française, paralyser le commerce dans nos villages, dans nos villes", a estimé Christophe Castaner.
"Nous avons commencé dès la semaine dernière, des ronds-points ont été évacués, nous allons poursuivre cela", a-t-il ajouté, précisant que ces évacuations se dérouleraient "petit à petit", tout en appelant au "dialogue".
Un peu partout en France, des points de blocage étaient levés lundi matin, après une cinquième journée d'action nationale samedi qui a marqué un essoufflement de la mobilisation.
"On n'évacue pas les gilets jaunes mais leurs installations. La directive, c'est de faire en sorte que leurs points d'appui sur les ronds-points soient démantelés. On déblaie les palettes, les pneus... On leur laisse le temps de prendre leurs affaires. Si ce n'est pas le cas, on intervient", ont détaillé à l'AFP des gendarmes de la Drôme où plusieurs interventions étaient menées, notamment à Die, Crest, Donzère et Tain.
A Chatellerault, un rond-point et une sortie d'autoroute occupée depuis un mois ont été évacués, au lendemain d'un incendie d'une statue emblématique de la ville, "La main jaune", située sur ce rond-point. Une enquête sur l'incendie a été ouverte.
Au péage autoroutier de la Barque, près d'Aix-en-Provence, les manifestants qui occupaient les lieux quasiment en continu se sont également repliés sur un rond-point proche de l'autoroute. "On veut reprendre le péage", mais cette fois "on va juste laisser le péage gratuit, recréer une buvette et se mettre sur le côté pour qu'il n'y ait pas de problème de sécurité", affirme l'un deux, Arnaud Ansermier.
"Il n'y a pas d'essoufflement mais plutôt une trêve de Noël, avec les fêtes qui arrivent et le froid aussi qui peut démobiliser certains", estime un "gilet jaune" clermontois, assurant qu'"il y a encore du monde sur les ronds-points", avec "des nouvelles têtes constamment".
"On s'est dit +les ronds-points, ça ne suffit pas+. Il ne faut pas pénaliser les gens et en même temps, il faut des actions pacifistes sinon les CRS nous chargent", souligne Myriem Koufi, manifestante à Arles. Avec cinq autres "gilets jaunes", elle a décidé de se lancer dans une "marche pour le RIC" (référendum d'initiative citoyenne) longue de 850 kilomètres qui les mènera jusqu'à l'Assemblée nationale le 19 janvier.
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