Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Bruno Retailleau appelle François de Rugy « à se ressaisir », après des propos « inacceptables »
Par Public Sénat
Publié le
Le ton monte ce jeudi entre les Républicains et le président de l’Assemblée nationale, par médias interposés. Alors que les députés examinent depuis mercredi en séance le projet de loi asile et immigration, le président de l’Assemblée nationale François de Rugy s’est attaqué au président de LR, Laurent Wauquiez, à qui il reproche de vouloir « revenir » sur le droit du sol. « Vous avez entendu Monsieur Wauquiez, chef du principal parti d’opposition, Les Républicains, qui porte bien mal son nom sur ce sujet », a lancé François de Rugy sur France Info.
« Il sort de sa fonction »
« C’est inacceptable », a répliqué Bruno Retailleau dans Sénat 360, le président du groupe LR au Sénat. « Quand on est président de l’Assemblée nationale, on est garant, pas seulement des droits de la majorité à laquelle on appartient, mais aussi des droits des partis d’opposition. Il sort de sa fonction. »
« J’appelle M. de Rugy à se ressaisir et peut-être à expliquer à mon homologue Christian Jacob pourquoi il a fait cette sortie de route », a ajouté le sénateur de la Vendée.
L’évacuation de la ZAD à Notre-Dame-des-Landes est un « échec », juge Bruno Retailleau
En pleine opération d’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, François de Rugy a également reproché à la droite, citant nommément Bruno Retailleau, d’avoir laissé « prospérer, s’enkyster » la ZAD à Notre-Dame-des-Landes durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
« Il ne connaît pas bien le dossier, le Conseil d’État a purgé cette affaire juridique en 2013. Il y a eu une élection présidentielle en 2012 », a répliqué le sénateur de Vendée. « Qu’il y ait eu des faiblesses, c’est clair », a-t-il admis, avant de reprocher au gouvernement actuel d’avoir « cédé au chantage » et aux « zadistes ».
Pour le président des sénateurs LR, l’opération d’évacuation lancée par le ministère de l’Intérieur le 9 avril constitue désormais « un échec » et témoigne, selon lui, d’une « fausse fermeté ». « Soit on évacue tout, soit on n’évacue rien […] Le gouvernement va céder comme il a cédé une première fois, il va tenter en réalité d’habiller sa reddition. »
L'interview en intégralité :