Le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire a souligné lundi "un refus croissant des inégalités lié au capitalisme", souhaitant que la crise actuelle soit l'occasion d'"apporter des réponses nouvelles".
"Ce mouvement de refus croissant des inégalités, des injustices, il traverse tous les pays développés sans exception", a déclaré M. Le Maire à la veille des "rendez-vous de Bercy" consacrés à la redéfinition du "capitalisme du XXIe siècle" pour "plus de richesses, moins d'inégalités", dont les débats seront ouverts mardi par Melinda Gates, co-présidente de la fondation Bill & Melinda Gates.
Cette journée, concomitante du Forum de Davos (Suisse), lui aussi saisi du mécontentement populaire face à la montée des inégalités, réunit mardi à Paris des économistes, des entrepreneurs et des responsables d'organisations internationales.
"Dans ce début d'année 2019, nous sommes pris en tenaille entre une croissance qui ralentit et des inégalités qui sont de plus en plus insupportables", constate M. Le Maire, alors que le gouvernement français est aux prises depuis plus de deux mois avec le mouvement des "gilets jaunes" et a organisé un grand débat national pour retisser le lien abîmé avec les Français.
Selon le ministre, "il y a une place dans le monde pour la vision européenne et française du capitalisme", et les rendez-vous de Bercy ont "pour objectif la question très simple: comment réduire les inégalités dans le capitalisme mondial".
Il a souligné le "besoin de renforcer la construction européenne et d'adapter aussi cette construction européenne aux réalités internationales", notamment face aux mutations technologiques et à la montée en puissance de la Chine.
"Si l'Europe reste immobile, l'Europe n'y survivra pas. elle doit être en mouvement, elle doit prendre en compte les nouveaux défis économiques sociaux, financiers", a-t-il mis en garde.
Dans la perspective des élections européennes de mai, il a averti que "si l'Europe ne veut pas être dépassée par les formations extrémistes, il faut que sur tous les sujets elle aille plus vite".
"Je suis favorable à ce qu'en matière fiscale, nous passions du vote à l'unanimité au vote à la majorité qualifiée, c'est pour moi la seule façon d'accélérer" l'intégration européenne, alors que "la règle de l'unanimité est un obstacle permanent aux décisions", a assuré Bruno Le Maire.