Le président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale Éric Woerth (LR) a dénoncé mercredi la "polémique inutile" sur le Black Friday déclenchée par Élisabeth Borne, estimant que la ministre de la Transition écologique "ferait mieux de se taire sur ce type de sujet".
"Je pense que la ministre ferait mieux de parler d'autre chose, elle ferait mieux de se taire sur ce type de sujet, elle n'a pas à donner son opinion au consommateur", a critiqué le député de l'Oise sur Cnews.
"On a le droit encore en France de consommer et d'acheter ce qu'on a envie d'acheter", a-t-il ajouté.
En "son nom personnel", la députée LREM Olivia Grégoire s'est dite elle aussi hostile à des mesures contre le Black Friday. "Les Français sont assez grands pour savoir ce qu'ils ont à faire sur ces sujets-là. A tout interdire, je ne sais pas exactement quelle civilisation on est en train de bâtir", a-t-elle dit devant l'Association des journalistes parlementaires (AJP).
Le Conseil du commerce de France, qui réunit 31 fédérations de commerçants, avait déploré mardi les critiques de Mme Borne contre "la frénésie de consommation" liée au Black Friday, rappelant que la fin d'année était une période "clé" pour le secteur.
La ministre de la Transition écologique avait vivement fustigé lundi la pollution générée par le Black Friday, une vaste journée de promotions prévue vendredi, notamment dans la vente en ligne.
"Mais de quel droit se mêlent-ils de nos vies? On a le droit d'avoir des campagnes publicitaires pour consommer et on a le droit d'aller consommer, à partir du moment où c'est une consommation responsable", a estimé M. Woerth.
"Demain on dira que la fête des mères, c'est pas possible, parce que c'est une affreuse fête commerciale et puis peut-être qu'on visera Noël", a-t-il encore dit.
Cette polémique intervient alors que les députés ont donné leur feu vert mardi en commission à une interdiction des campagnes de promotions du Black Friday, qui donne l'impression aux consommateurs de bénéficier de soldes, bien que ce ne soit pas la période.
Cet amendement au projet de loi anti-gaspillage doit être examiné dans l'hémicycle à partir du 9 décembre et ne s'appliquera donc pas vendredi.