« C’était un homme politique exceptionnel par sa résilience, son contact, sa volonté d’aboutir. Il y a des mots très justes d’Alexis Brézet qui le décrivent : il fut plus important pour ce qu’il fut que pour ce qu’il fit » expose le sénateur de la Meuse. Pourtant, tout le weekend, des centaines de personnes ont fait la queue devant les Invalides pour pouvoir lui rendre hommage. « C’est tout à fait étonnant, analyse Gérard Longuet. Chirac était très engagé, très clivant et on avait le sentiment qu’il y avait parfois un plafond de verre avec les gens. Mais l’homme l’a emporté sur le politique »
Pour ce qui est du bilan politique, le sénateur est nettement plus mesuré sur les années Chirac. « Entre 74 et 76, il a exécuté la politique de Giscard, mais tout en considérant que l’orthodoxie budgétaire conduisait à l’échec. Puis de 95 à 97, il était président mais a été bloqué dès le début avec cette réforme d’Alain Juppé, qui a échoué à réformer les retraites. Au final, son temps de gouvernement est relativement faible » explique Gérard Longuet.
C’est en fin de compte sur l’aspect politique étrangère que Jacques Chirac est resté dans les mémoires, bien plus que pour des réformes intérieures. S’il faisait de ses priorités la place de la France dans le monde, « il a laissé ses premiers ministres en charge des réformes sociales », note Gérard Longuet. Ce qui se soldera par des échecs consécutifs : « Entre 2002 et 2007, la réforme décentralisatrice de Raffarin sera avortée avec l’échec des régionales, et de Villepin se lance dans la réforme du CPE pour l’emploi des jeunes sans succès. »