Discret sur ce sujet pendant le débat présidentiel, Benoît Hamon n’a pas mâché ses mots pour évoquer les affaires qui touchent Marine Le Pen et surtout François Fillon. Interrogé sur la demande du PS du retrait du candidat de droite, il estime que le parti « est dans son rôle parce que Bruno Le Roux a pris cette décision. Objectivement, ce climat de corruption est insupportable » affirme Benoît Hamon au micro de Public Sénat et LCP-AN. « Nous assistons à des épisodes qui font de notre pays, non pas la risée du monde mais on se demande comment des élus peuvent aller à cette élection avec autant d’affaires qui les concernent. » Très véhément, il vise nommément les deux mis en cause. « Il y un climat de corruption installé par deux élus en particulier, Marine Le Pen et François Fillon, qui est devenu insupportable, qui donne la nausée à nos compatriotes. Se lever chaque matin pour découvrir de nouvelles affaires, ça donne la nausée. »
Interrogé sur la défense de François Fillon qui évoque une machination, le candidat socialiste balaye ces justifications. « Combien de fois avez-vous vu des personnes qui étaient mises en accusation dire ‘machinations’ ? Tout le temps. A chaque fois qu’il y a un élu qui est mis en cause dans une affaire, il dit ‘machination’. Le mot qui va venir demain c’est ‘lynchage’, vous verrez. Tous les justiciables n’ont pas accès aux médias comme M. Fillon pour se défendre comme il le fait en disant que c’est une machination. »
Et de marteler : « Faux et usages de faux, ça ne ressemble pas à une machination. Les emplois de sa femme, ça ne ressemble pas à une machination. Les intermédiaires, qu’il aurait joué et les rémunérations qu’il aurait tirées de ces médiations entre la Russie et des hommes d’affaires, ce n’est pas une machination. »
« Ce qui est insupportable, c’est d’entendre toujours ces mêmes mots » poursuit le député. « Les puissants pensent pourvoir s’abriter derrière les grands mots : ‘machination’, ‘lynchage’. Pour les petits, auxquels on demande toujours les mêmes efforts, eux auraient le droit à une justice ordinaire. Il faut que François Fillon goûte aussi à la justice ordinaire. Je suis heureux que tout cela le ramène sur terre » conclut-il.