L'Assemblée nationale a rejeté mardi sans surprise la première motion de censure du gouvernement face à l'affaire Benalla, celle déposée par les députés LR.
Seuls 143 députés, ceux du groupe de Christian Jacob, les 17 Insoumis et 14 communistes, mais aussi 11 non inscrits, dont Marine Le Pen, ont voté cette motion. Il en aurait fallu 289 pour faire chuter le gouvernement.
Premier orateur à intervenir en début d'après-midi, porteur de cette première motion, le président du groupe Les Républicains, Christian Jacob, a notamment jugé que l'affaire "Macron-Benalla", qui "touche l'État et son chef au cœur" et face à laquelle le gouvernement a "abdiqué", va laisser des "traces profondes".
Dans son explication de vote au nom de LR, Guillaume Larrivé, corapporteur de la commission d'enquête, a fustigé les "errements d'un gouvernement nommé par un président qui n'agit pas en chef d'Etat mais en chef de clan", la "pratique dévoyée d'un pouvoir qui se croit au dessus de tout, des règles, du droit" et "reproduit le pire des anciens mondes".
Par avance, Insoumis et communistes avaient annoncé qu'ils voteraient la motion de la droite. Les socialistes ont fait le choix inverse "car nous ne voulons pas préparer une alternative ensemble", avait justifié le patron du parti, Olivier Faure.
"Vos motions de censure ne sont rien d’autre que des motions de blocage", avait lancé plus tôt le Premier ministre Edouard Philippe, épinglant des "oppositions de rencontre" nourrissant à ses yeux "l'espoir" "de ralentir le rythme de la transformation du pays".
Le résultat du scrutin sur la seconde motion, commune aux PS-LFI-PCF, sera proclamé plus tard, après un deuxième vote, dans les salons attenant à l'hémicycle. Le nombre de voix devrait être moindre, LR ayant déjà annoncé qu'il ne la soutiendrait pas.